PIRET Armand, Jean, Baptiste, Adolphe

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

Né le 2 avril 1915 à Courcelles (province de Hainaut, Belgique), guillotiné après condamnation à mort le 31 août 1943 à Cologne (Allemagne) ; ouvrier chocolatier ; résistant de l’Armée des Volontaires (FFC).

Armand Piret était le fils d’ Adolphe, Jules Piret, manœuvre et de Célina, Ghislaine Deblender. Belge de naissance, il était natif de Souvret, un village de la commune de Courcelles, dans la province de Hainaut en région Wallonie. Il fut naturalisé Français le 16 février 1937 et fut appelé pour le service militaire le 2 septembre 1937 au 23e puis au 170e régiment d’infanterie à Remiremont (Vosges). Il fut nommé sergent le 3 novembre 1938. Titulaire du certificat d’études primaires et du BEP, il parlait anglais. Il travaillait comme ouvrier chocolatier aux Établissements des Gournais à Saint-Cloud (Seine, Hauts-de-Seine). Célibataire, il était domicilié 5 rue des Jardins à Saint-Brice-sous-Forêt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Il fut mobilisé le 2 septembre 1939. Son régiment le 170e. RI fut d’abord engagé sur la frontière allemande en bordure de la Sarre et stationna dans le secteur de Forbach pendant la « drôle de guerre ». Le 16 mai 1940 le régiment fut transféré à l’ouest pour tenter de contenir l’avance allemande. Du 8 au 12 juin 1940, il combattit sur l’Aisne notamment au Croutoy et à Attichy. Puis le 170e RI fit retraite jusqu’à Limoges (Haute-Vienne) où il fut dissous le 6 août 1940. Armand Piret fut plusieurs fois cité à l’ordre du régiment et de la division et reçut la croix de guerre avec deux étoiles de bronze et une d’argent (citation à l’ordre de la division n° 62 du 29 juin 1940).
 
Démobilisé Armand Piret revint en région parisienne et s’engagea en décembre 1940 dans l’Armée des Volontaires, un réseau de résistance créé à Paris début octobre 1940 et qui s’étendit progressivement à tout le nord de la France. L’activité consista d’abord en aide aux prisonniers évadés en leur fournissant de faux papiers et en les aidant à gagner la zone libre. Au cours de ce même automne 1940, les membres du réseau entreprirent de diffuser un journal Pantagruel journal clandestin de Raymond Deiss. Ils commencèrent également immédiatement un travail de recrutement, dans les milieux de l’Action française, des Scouts de France, et des combattants de 39 – 40 comme Armand Piret qui devint chargé de mission 2e classe (P2). Cependant dans le courant de l’année 1941 à Paris et en province, l’Abwehr, le service de contre- espionnage allemand, réussit à pénétrer l’organisation. A partir du 9 octobre 1941 eut lieu particulièrement dans la zone Nord occupée, une opération coordonnée d’arrestations ayant pour nom de code « Fall Porto ». Cette opération s’inscrivait dans la politique répressive menée après l’attaque contre l’Union soviétique le 22 juin 1941 et visait principalement les groupes de résistants en liaison avec Londres. La plupart des principaux dirigeants parisiens de l’Armée des Volontaires furent arrêtés en janvier 1942, Armand Piret dans les premiers le 14 janvier 1942. Incarcéré d’abord à la prison de Fresnes, il fut déporté parmi 45 membres de l’Armée des Volontaires classés "NN" par le transport parti de Paris, gare de l’Est pour Trèves le 9 octobre 1942, prison de Wittlich, puis celles de Rheinbach, et Klingelpütz à Cologne (Köln). Les 27 et 28 mai 1943 les membres de l’Action des Volontaires furent jugés par le 2e sénat du Volksgerichtshof siégeant à Trèves. Armand Piret fit partie du groupe des condamnés à mort du 28 mai. Les condamnés à mort furent transférés à la prison de Rheinbach, puis les exécutions par guillotine eurent lieu à la prison de Klingelpütz à Cologne. Selon le rapport de l’aumônier de la prison de Cologne (SHD Vincennes op. cit.) : « Le prisonnier est heureux et très ouvert à la visite du prêtre. Il est pieux et prie beaucoup maintenant pendant son emprisonnement. Il a reçu tardivement et pour la première fois les sacrements religieux. N’était avant cela que baptisé, mais pratique maintenant régulièrement. Désirerait avoir des livres à lire. »
Le rapport du gardien de prison (op. cit.) indique : « Piret exécuté le 31 août 43 à la prison de Cologne à 19 heures 05 a été conduit chez le Juge d’instruction vers 15 heures pour entendre sa condamnation. Il accueillit la sentence avec calme et faisait bonne contenance. Il écrivit plusieurs lettres à ses proches. Jusqu’à l’exécution il resta calme . »
Le groupe dont faisaient partie Armand Piret, Jean Stephan, Roger Cadin, André Bergez, André Guilbaud, Georges Iagello, Gustave Silberberg, Armand Bigose, et Léon Perrod fut guillotiné le 31 août 1943. Armand Piret fut inhumé au cimetière ouest de Cologne tombe 138.
 
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 29 mai 1946 et le titre de "Déporté et interné résistant" attribué le 16 novembre 1950. Il fut homologué au grade de lieutenant des FFC (Forces Françaises Combattantes), par décret du 26 avril 1948, avec prise de rang le 1er août 1943. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 11 mars 1947.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249249, notice PIRET Armand, Jean, Baptiste, Adolphe par Annie Pennetier, Michel Thébault, version mise en ligne le 1er août 2022, dernière modification le 1er août 2022.

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16P 480046. — Mémoire des Hommes. — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémorial Genweb.

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