DUBOIS Gabriel

Par Dominique Tantin

Né le 2 septembre 1880 à Bar (Corrèze), exécuté sommairement le 4 juillet 1944 à Pandrignes (Corrèze) ; maire de la commune de Pandrignes ; résistant dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP).

Gabriel Dubois était le fils d’un couple de cultivateurs, Georges, âgé de 36 ans en 1880, et son épouse Juliette Mazeillez, âgée de 33 ans. Le 15 février 1906 à Pandrignes (Corrèze), il épousa Marie Faure, née le 15 août 1987 à Pandrignes.
En 1936, Gabriel Dubois, cultivateur, son épouse et deux de leurs fils, Georges né en 1910 et André, né en 1913, habitaient le lieu-dit "Courbiat" à Pandrignes.
En 1944, Gabriel Dubois était le maire de la commune de Pandrignes située à cinq kilomètres au sud-est de Tulle. Actif dans l’aide apportée aux maquisards, il fut dénoncé, arrêté et abattu par les Allemands le 4 juillet 1944.
Sur les circonstances de cet assassinat et de celui d’une autre victime, un résistant d’origine juive, Marc Schwartz, nous disposons du témoignage d’Antoine (dit Marcel) Nougein, lui-même titulaire de la Médaille de la Résistance, né le 26 décembre 1901 à La Roche-Canillac (Corrèze), où il est mort le 17 mai 1970, commune dont il fut maire de 1959 à 1963, instituteur à Pandrignes en 1944 (cf. Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, op. cit., p. 430-431).


Le 4 juillet, vers 7h30 du matin, une centaine d’Allemands cernent Pandrignes, prennent position aux alentours du bourg et deux chefs de la Gestapo arrivent à la mairie : l’un est Allemand, l’autre, qui se fait appeler Michel, est un Français. Tous deux exigent de moi, qui suis instituteur et secrétaire de mairie, le rassemblement dans la cour de la mairie de tous les hommes de la commune, de 18 à 60 ans. On fait sonner les cloches de l’église, on envoie deux jeunes filles dans les villages éloignés.
Soixante-sept hommes sont inscrits sur les listes de la mairie. Seuls peuvent être rassemblés M. Charbonnel, présent dans le bourg, MM. Marrel et Soubrane, pris à la gare, moi-même, plus six hommes qui se présentent volontairement : MM. Dubois, maire, Cochet, Pouget, Val, Dumont Pierre et Marchat. MM. Plantade et Dumond Marcel sont arrêtés sur les routes.
Le chef allemand de la Gestapo a en main une liste de vingt noms : tous sont absents sauf Soubrane, Dumond Marcel et moi-même. Soubrane et Dumond sont frappés violemment par le nommé Michel C…, interrogé, prononce à l’adresse de M. Dubois, maire de la commune, les paroles suivantes : « Tu es passé dans les fermes pour ravitailler le maquis, je dirais toute la vérité. » Michel a entendu ; « Venez ici, le vieux maire, votre peau ne vaut pas cher. » Il fait signe à des soldats, embarque M. Dubois dans un camion et ils partent. Nous ne reverrons plus M. Dubois vivant !
Les Allemands qui recherchent en vain Aubin (Jean) Pompier, lieutenant du maquis, incendient sa maison et frappent sa mère. Ils incendient aussi la maison du fils Dubois qui dirige la cellule communiste, puis la maison de M. Schwartz, chirurgien-dentiste, accusé d’être Juif. M. Schwartz se rendra dans la soirée, car les Allemands ont arrêté à sa place sa femme qui attend un bébé. Il sera ramené à la mairie, torturé, tué et son corps sera rejeté dans les ronces plus loin, sur la route. Nous retrouverons aussi le corps de M. Dubois dans un fossé.
Le soir même, le maquis vient arrêter C…, le dénonciateur. Il sera condamné à mort et exécuté.



Gabriel Dubois a un dossier de victime civile à Caen, mais il fut décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance par décret en date du 6 septembre 1945 (JO du 12/09/1945). Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Pandrignes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249268, notice DUBOIS Gabriel par Dominique Tantin , version mise en ligne le 29 juin 2022, dernière modification le 29 juin 2022.

Par Dominique Tantin

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 337590 (nc). — FTPF : Mouvement FTPF de la Corrèze, GR 19 P 19/5, 29/135.— Arch. Dép. Corrèze, recensement Pandrignes, 1936, p. 10. — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, p. 430-431 et 522. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Geneanet. — État civil, acte de naissance n°19.

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