Par Guy Herbreteau
Né le 1er juillet 1952 à Gaillac (Tarn) ; cheminot ; syndicaliste CGT, secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Puteaux, membre du secteur CGT de Paris Nord (1989-1994), membre du collectif national Équipement de la Fédération CGT des cheminots ; militant communiste.
Les parents de Christian Marcie étaient cheminots. Son père, syndiqué à la CGT, était agent de la voie dans la brigade de Tessonnière (Tarn), sa mère était garde-barrière à Senouillac (Tarn). La famille comptait six enfants, trois fils et trois filles.
Christian Marcie effectua sa scolarité primaire à l’école François Mauriac de Senouillac (Tarn), puis il entra au collège Albert Camus de Gaillac (Tarn) pour poursuivre des études secondaires. Toutefois, au terme de la cinquième, il se réorienta vers une formation de maçonnerie en apprentissage à Castres (Tarn). En 1971, il obtint son CAP de maçon. Pendant plusieurs années, il travailla chez différents artisans de la région tarnaise. Il se spécialisa notamment dans la limousinerie, technique traditionnelle qui consistait à bâtir à partir de pierres de tailles et de mortier. Toutefois, outre la pénibilité, le métier de maçon n’offrait que peu de perspective d’emploi pérenne. Sur les conseils de son père, Christian décida de postuler à la SNCF où il fut embauché en février 1976.
En 1976, Christian Marcie débuta sa carrière cheminote comme agent de la voie dans la brigade de Marly-le-Roi (Yvelines), sur la région de Paris Saint-Lazare. En 1985, intéressé par la conduite des draisines (véhicule roulants légers), il prépara l’examen de conducteur. Toutefois, la même année, un grave accident vasculaire cérébral le contraignit à interrompre sa préparation. Courageux et volontaire, Christian parvint à surmonter cette épreuve. Avec le soutien de ses camarades Georges Malet, Marc Espigate, Ludovic Nobréga, Marcel Vautey, il conserva l’espoir de retrouver son travail de cheminot. À la fin de l’année 1988, il reprit le travail à temps complet dans un service administratif de l’établissement Lignes nouvelles de la région Paris Nord (LN3). Ses nouvelles missions le mettaient en relation avec l’ensemble des personnels de l’établissement, celui-ci étant composé essentiellement d’agents de maîtrise et de cadres chargés des études pour la ligne LGV Paris-Lille. En juin 1994, il fut muté dans la Région de Toulouse (Haute-Garonne) à la brigade équipement de Saint-Jory (Haute-Garonne) où il resta un an, avant d’intégrer comme agent d’entretien la brigade de Guilheméry au centre de Toulouse. Il y demeura jusqu’à sa retraite en juillet 2007. Arrivé au terme de sa carrière, Christian constata combien son activité militante fut discriminante pour sa promotion professionnelle. Entré à la SNCF au niveau 1, il termina au niveau B-10 après trente ans d’ancienneté. Malgré ses demandes répétées, il n’obtint jamais sa nomination au poste de conducteur de draisine alors même qu’il en avait réussi l’examen d’accès.
En 1976, Christian Marcie adhéra à la CGT sur la sollicitation de Marcel Vautey, militant du syndicat des cheminots de Puteaux (Hauts-de-Seine). Très vite, Christian s’engagea dans l’action syndicale. En 1981, il devint secrétaire du syndicat de Puteaux. Trois ans plus tard, il accompagna le regroupement de cette structure avec celle de Bécon-les-Bruyères (Hauts-de-Seine) dans ce qui devint le syndicat de Bécon et environs. Christian en fut le secrétaire général adjoint aux côtés de Georges Malet, secrétaire général. À la même période, suite au décès prématuré du camarade Pierre Fouquet, il fut élu secrétaire du Comité Technique Voie et Bâtiment de Paris Saint-Lazare, puis intégra le Collectif National Equipement, responsabilité qu’il occupa jusqu’en 2006.
Sa mutation à Paris Nord constitua une épreuve militante particulièrement exigeante. Seul syndiqué de l’établissement, il dût déployer un travail patient et convaincant pour implanter l’activité CGT dans tous les collèges. Il y parvint progressivement. Aux élections des délégués du personnel, il fut élu avec 33% des voix en 1989, puis 45% en 1991 et, enfin, 66% en 1993. Son important travail revendicatif expliqua ce résultat. À Paris Nord, il siégea à la CE du syndicat puis, à partir de 1989, au bureau du secteur où il travailla à la commission Organisation. Il milita assidûment dans son syndicat jusqu’en 1994, date de sa mutation sur Toulouse (Haute-Garonne). Arrivé à Toulouse, Christian devint responsable du Comité Technique Equipement et membre de la CE du syndicat des cheminots de Toulouse Centre jusqu’à son départ à la retraite. Par ailleurs, pendant toute sa carrière, il fut délégué du personnel et assura plusieurs mandats de délégué au CHSCT. Il fut également élu au Comité d’entreprise lors de la première élection en 1982.
En 1979 il participa au stage de formation syndicale de 1er niveau au secteur de Paris Saint-Lazare, puis au stage de niveau moyen, en septembre 1981, à Courcelles. Il eut entre autres comme camarades de stage, Bernard Thibault, Jean-Claude Lacombe et Bernard Durand.
En 1977, Christian Marcie adhéra au Parti communiste français. Il fut membre de la cellule Guy Môquet de Paris Saint-Lazare puis de la section de Suresnes (Hauts-de-Seine). Par la suite, il milita à la section d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) jusqu’en 1989. Lorsqu’il fut muté sur Paris Nord il devint secrétaire de la cellule Thaelmann et membre du bureau de la section. En 1994, après sa mutation à Toulouse (Haute-Garonne), il intégra la cellule Marcel Clouet puis devint trésorier de la section des cheminots jusqu’en 2007.
Sa vie militante fut grandement influencée par les camarades Marcel Vautey, toujours présent à ses côtés, Georges Malet mais aussi par un militant politique, Guy Ducoloné (#23168), député des Hauts-de-Seine. En 1978, Guy Ducoloné le sollicita pour être candidat à l’élection municipale à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) mais Christian déclina la proposition.
Passionné par le 7ème Art, il fut membre de l’association des cheminots cinéphiles « Ceux du rail d’Or » à partir de 1994. En 2003, il participa activement à la création de l’association des cheminots cinéphiles de Toulouse (Haute-Garonne), dénommée « Ceux du Rail d’Oc ». Il s’occupa entre autres de la fabrication des trophées remis aux cinéastes, auteurs et acteurs, dans le cadre du festival ou d’initiatives toulousaines, comme « La semaine du Cinéma d’Amérique Latine », auxquelles l’association fut partie prenante.
Parmi les évènements qui marquèrent particulièrement Christian, il y eut la manifestation des sidérurgistes en 1979 où il participa au service d’ordre de la CGT. Une provocation très bien organisée permit aux forces de l’ordre d’intervenir brutalement avec matraques et gaz lacrymogène. Christian eut la présence d’esprit d’aider les camarades (notamment les femmes) à se mettre à l’abri. En 1984, il fut également frappé par la lutte des SKF contre la délocalisation et pour sauver l’emploi. Il se souvint aussi des difficultés rencontrées lors de la grève des cheminots de 1986-1987, marquée par les dissensions ave la CFDT et la création des coordinations. Enfin, le mouvement social de l’hiver 1995 fut pour Christian un grand moment de syndicalisme démocratique et de masse. Il fut riche d’enseignements tant en ce qui concerne la stratégie syndicale, les intenses moments de convivialité vécus avec les cheminots et avec les autres salariés.
En 2007, Christian Marcie s’investit dans l’activité de la Section CGT des cheminots retraités de Toulouse (Haute-Garonne). Il poursuivit le travail syndical, politique et associatif mené tout au long de sa carrière. Militant discret mais extrêmement efficace, il fut de tous les combats. À partir de 2021, ayant déménagé à Brens (Tarn), il intégra la section CGT des cheminots retraités d’Albi. Il devint membre de la CE et du Bureau de la section. Par ailleurs, il fut adhérent de l’ONCF.
Par Guy Herbreteau
SOURCE : Renseignements fournis par l’intéressé, mai 2022.