MAHÉ Marcel

Par Daniel Grason

Né le 13 janvier 1923 à Saint-Denis (Seine), mort le 17 février 1993 à L’Isle-Jourdain (Gers) ; ajusteur ; résistant ; déporté à Dachau (Allemagne), puis Mauthausen (Autriche).

Marcel Mahé vivait à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis), il a été interpellé le 14 avril 1943 par des inspecteurs des Brigades spéciales. Il fut emmené à la Préfecture de police dans leurs locaux pour y être interrogé. Sa mère informée de son interpellation lui apporta du ravitaillement à deux ou trois reprises, il lui a été transmis.
Il a été transféré au Dépôt puis à la prison de la Santé, elle obtint un permis de visite. Elle s’est donc entretenu avec lui, elle lui demanda s’il avait été frappé… Il ne lui répondit pas. Elle savait par une femme impliquée dans la même affaire et habitant La Courneuve qu’il avait été maltraité en sa présence.
Sa mère reçut la visite d’un jeune homme qui s’annonça comme une relation de son fils. Elle ne lui livra aucun renseignement. L’inconnu impatient déclina alors sa qualité d’inspecteur de police. Il la menaça d’arrestation et de l’envoi de son fils en Silésie. Elle nia connaître les noms et les adresses des camarades de son fils. Il lui donna quelques jours pour réfléchir.
Jugé par la Section spéciale le 22 décembre 1943, Marcel Mahé a été condamné à dix-mois de prison. Écroué à la Santé puis à la centrale d’Eysses dans le Lot-et-Garonne, il a été transféré en juin 1944 au camp de Compiègne.
Le 18 juin 1944, il était dans le convoi de 2139 hommes à destination de Dachau en Allemagne, il aurait été transféré au camp de Mauthausen en Autriche ou à Gusen.
Le 26 avril 1945 entendue par les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de l’inspecteur D., sa mère reconnue sur photographie le policier B. Elle déposa plainte contre lui.
Irène Lassaux qui vivait à La Courneuve témoigna le même jour. Trois inspecteurs se présentèrent à son domicile, un pavillon. Ils affirmèrent devant un lit que Marcel Mahé « avait couché là ». Elle affirma le contraire, les policiers firent alors entrer Mahé dans la pièce. L’inspecteur B. le frappa les deux autres n’intervinrent pas.
Le 26 avril 1945 entendue par les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de l’inspecteur D., elle reconnue sur photographie le policier B. Elle déposa plainte contre lui.
Matricule 73700 Marcel Mahé a été libéré le 5 mai 1945. Il a été homologué Déporté interné résistant (DIR), statut Déporté résistant.
Il mourut à l’âge de 70 ans le 17 février 1993 à L’Isle-Jourdain dans le Gers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249280, notice MAHÉ Marcel par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 juin 2022, dernière modification le 30 juin 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 5364-310721. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 383935, Service historique de la Défense Caen SHD/AC 21 P 568002. – État civil Site internet Match ID.

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