MURATET Georges

Par Guy Herbreteau

Né le 20 juillet 1952 à Castelmaurou (Haute-Garonne) ; cheminot ; syndicaliste CGT, secrétaire de la section technique des ateliers du Matériel de Toulouse (1986-2004), élu du CER de Toulouse (1992-1996) ; militant communiste.

Portrait de Georges Muratet
Portrait de Georges Muratet

Le père de Georges Muratet, Jean, fut agriculteur puis ouvrier terrassier, sa mère, Elisabeth, était femme au foyer. La famille comptait quatre garçons dont Georges était le cadet. Celui-ci effectua sa scolarité primaire dans l’école communale de Castelmaurou (Haute-Garonne). Puis, à onze ans, au moment de s’orienter vers le secondaire et la classe de sixième, son père lui fit comprendre qu’il devait penser à trouver une formation permettant d’accéder rapidement à un emploi. À 14 ans, au terme de sa scolarité primaire, Georges fut admis au concours d’entrée dans les écoles d’apprentissage de la SNCF et de l’aérospatiale. Son père l’incita à choisir le chemin de fer.

Entré à l’école SNCF en 1966, il obtint un CAP de mécanique générale en 1969. Tout juste âgé de 17 ans, il fut affecté comme ouvrier professionnel dans l’équipe des Groupes tournants dépannage et aménagement intérieur des ateliers du Matériel de Toulouse (Haute-Garonne). En 1974, il réussit l’examen d’ouvrier professionnel qualifié puis, en 1976, il accéda au grade de technicien d’entretien (TEN). Il termina sa carrière en tant que TEN, niveau D, position 18. En décembre 2004, à 52 ans et demi, après 38 ans de vie professionnelle, il cessa son activité en raison de difficultés physiques et morales causées par un grave accident de trajet. Tout au long de sa carrière, il brilla par sa connaissance des enjeux liés à la maintenance et au Matériel. À ce titre, alors que les réorganisations enclenchées par la Direction de la SNCF menacèrent un temps l’avenir des ateliers de Toulouse (Haute-Garonne), Georges fut l’initiateur du projet de construction d’un nouvel établissement pour la maintenance du matériel moteur et remorqué, qui impliqua notamment le matériel des Transports Express Régionaux (TER) désormais sous la responsabilité du Conseil Régional.

Dès 1970, année de son embauche aux ateliers, Georges adhéra à la CGT. Il y côtoya des militants qui marquèrent son parcours syndical, notamment le camarade Robert Albin, délégué du personnel, qui fit autorité dans l’ensemble de l’établissement du Matériel. Très vite, il devint membre de la Commission exécutive du syndicat CGT de Toulouse (Haute-Garonne). Par la suite, de 1986 à 2004, il fut secrétaire de la section technique des ateliers du Matériel. Le 23 janvier 2003, à l’initiative de la section technique et du Syndicat CGT des Cheminots, une manifestation pour la pose symbolique de la première pierre du nouveau Dépôt de Maintenance du Matériel Moteur (ERM) rassembla plus de 700 cheminots actifs et retraités, en présence du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault et du secrétaire de la Fédération CGT des Cheminots, Didier Le Reste, afin de défendre la mise en œuvre du projet. Projet dont Georges fut la cheville ouvrière. Par ailleurs, Georges occupa les responsabilités de délégué indiciel et de délégué du personnel à l’exécution. Lorsqu’il accéda au grade de maîtrise, il fut élu délégué du personnel de sa catégorie. De même, élu CGT au Comité d’Établissement Régional de Toulouse pendant deux mandats, d’octobre 1992 à mars 1996, il prit en charge la commission Information et Communication. Après son départ en retraite, il devint membre de la section CGT des cheminots retraités et participa au collectif de l’IHS-CGT de Toulouse (Haute-Garonne). Il fut également adhérent de l’ONCF.

En parallèle de son engagement syndical, Georges Muratet fut militant du PCF depuis 1974. À ce titre, il fut secrétaire de la cellule Thomas des ateliers du Matériel puis secrétaire de la section PCF des cheminots. Il fut également membre du Comité de Ville de Toulouse. Journaliste en herbe, comme il aimait à se présenter, il devint correspondant pour l’Humanité Midi-Pyrénées.

Toute sa vie, Georges Muratet nourrit une passion de la lecture, l’histoire et l’écriture. Ses qualités d’écrivain, connues et appréciées par les cheminots, aboutirent à la publication de onze livres édités à compte d’auteur. Ses investigations historiques se portèrent sur différents sujets (Résistance, procès Ranucci, etc.). À ce titre, à partir de 2006, Georges s’intéressa particulièrement à l’histoire des fusillés du Bois de la Reulle. Pour rendre hommage à son père qui dans son enfance ne cessa de lui narrer sa peine de l’assassinat de quinze "pauvres bougres" fusillés par les nazis dans ce bois situé à proximité de Castelmaurou (Haute-Garonne), et en mémoire de l’action de Georges Malgouyrès, alias Colonel Rollin, cheminot CGT, résistant, qui dirigea des combats lors de la Libération de Toulouse (Haute-Garonne). Georges entreprit, avec l’aide d’un petit groupe de bonne volonté et l’appui de Christine Keyser, responsable du laboratoire de l’Institut de médecine légale de Strasbourg (Bas-Rhin), des investigations pour tenter d’identifier cinq patriotes inconnus (sur les quinze assassinés) reposant dans un caveau de la commune de Castelmaurou. Quatre purent être identifiés. En 2018, un film Les Inconnus du Bois de la Reulle, fut produit à ce sujet. Commandé par France 3 Occitanie, il fut diffusé sur la chaîne publique RTBF et par France 3. Georges en fut le principal intervenant.

Le 5 juillet 1974, Georges Muratet se maria avec Josiane, coiffeuse. Le couple eut un fils, Yann, né en 1981, qui épousa également la carrière cheminote et travailla, comme son père, à l’Etablissement de réparation du Matériel roulant de Toulouse (Haute-Garonne). Georges et Josiane, furent les heureux grands-parents de Chiara et de Lise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249298, notice MURATET Georges par Guy Herbreteau, version mise en ligne le 27 septembre 2022, dernière modification le 30 septembre 2023.

Par Guy Herbreteau

Portrait de Georges Muratet
Portrait de Georges Muratet

ŒUVRE : Castelmaurou, citadelle de Mauron, Privat, 1987. — Rupture ou la Grève, Privat, 1988. — La Croisée des chemins, La Renaissance, 1997. — A la poursuite du vent, La Diège, 2002. — Les Enfants de l’Ecluse, La Diège, 2005. — Les Martyrs du Bois de la Reulle, La Diège, 2008. — Castelmaurou de souffle et de brique, La Diège, 2009. — Le Concert des Pupilles, La Diège, 2012. — La mémoire en bandoulière, Presses de l’Imprimerie Caladoise, 2017. — GENS DU RAIL, Pivat, 2010, Livre photos réalisé par Georges Bartoli avec des textes de Didier Daeninckx avec la coopération de Georges Muratet.

SOURCE : Renseignements fournis par l’intéressé, mai 2022.

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