DELAPORTE Edmond Ernest

Par Daniel Grason

Né le 3 novembre 1885 à Saint-Quentin (Aisne), mort à une date inconnue ; artisan coiffeur ; interné.

Jules Victor, typographe, vingt-six ans et d’Eugénie Gransart, vingt-cinq ans, repriseuse, Edmond Delaporte épousa le 17 janvier 1910 en mairie de Saint-Quentin Thérèse Amaranthe Julie Clouet. Le couple divorça le 22 février 1925.
Il vint à une date inconnue habiter à Paris, il épousa en mairie du IIIème arrondissement de Paris, en Secondes noces le neuf avril 1921 Louise Gandoin, repasseuse. Le mariage a été dissous par jugement de divorce rendu le 18 décembre 1933 par le Tribunal civil de la Seine.
Il vivait pendant la Seconde Guerre mondiale au 122 rue du Faubourg Saint-Martin à Paris (Xème arr.). Il a été arrêté à son domicile le 2 décembre 1943 ainsi que sa femme Alice et sa belle-fille Louise Pagnoux par trois inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux. Ils furent détenus pendant huit jours à la Préfecture de police dans les locaux des Brigades spéciales.
Edmond Delaporte séjourna quinze jours au Dépôt, il a ensuite été incarcéré à la prison de la Roquette. Fin février 1944, tous les trois bénéficiaires d’un non-lieu, mais furent internés administrativement à la caserne des Tourelles à Paris (XXe arr.). Fin juillet Edmond Delaporte a été transféré au camp d’Écrouves en Meurthe-et-Moselle d’où il fut libéré le 1er septembre 1944.
Il témoigna le 18 mai 1945 devant les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de l’inspecteur C. Il déclara : « Ma femme n’a pas été frappée mais ma belle-fille a reçu des gifles et moi j’ai reçu des coups de poings au visage et des coups de pieds dans les reins par l’inspecteur X. ».
« Le secrétaire chargé de notre interrogatoire m’a dit que j’étais un mauvais sujet, de plus il a menacé ma femme et ma belle-fille ». Lors de la perquisition domiciliaire deux textes de chansons qualifiées de « communistes » ont été saisis, ainsi qu’« une paire de lunettes et une enveloppe contenant une somme de trois mille francs  ».
Les inspecteurs perquisitionnèrent le domicile d’une autre belle-fille d’Edmond Delaporte qui vivait 31 rue Laplace à Arcueil (Seine, Val-de-Marne). « Des tracts ont été saisis, un colis destiné à son mari prisonnier de guerre a été dérobé, ainsi que : « trois complets d’homme, une machine à écrire et des volumes reliés ».
Il déposa plainte contre les inspecteurs qui procédèrent aux arrestations, contre ceux qui frappèrent et ceux « qui se sont rendus coupables de vol à mon préjudice et au préjudice de ma belle-fille ».
Edmond Delaporte a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), membre du Front national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249312, notice DELAPORTE Edmond Ernest par Daniel Grason, version mise en ligne le 2 juillet 2022, dernière modification le 2 juillet 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 5357-301497. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 168063. – État civil numérisé AD de l’Aisne, acte n° 1111, acte de mariage numérisé n° 401 IIIe arrondissement de Paris.

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