AUROY Jacques

Par Michel Thébault

Né le 24 mars 1844 à Crozant (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard emprisonné.

Jacques Auroy était le fils de Jean Auroy (né le 4 août 1804 à Saint-Sébastien, Creuse) cultivateur et maçon et de Marie Eynard (née le 18 septembre 1814 à Crozant) domiciliés au lieu-dit La Chapelle-Sainte-Foy, commune de Crozant. Ses parents s’étaient mariés à Crozant le 13 janvier 1835 et il était leur quatrième enfant. Il devint comme son père et son frère aîné Sébastien maçon de la Creuse, migrant saisonnier partant à la saison travailler sur les chantiers parisiens. Il semble cependant que la famille migra de manière quasi définitive vers Paris au début des années 1860. En effet trois des enfants se marièrent à Paris en 1863, 1864 et 1865. Pour chacun des trois l’adresse de la famille 45 rue Blomet XVe. arrondissement est la même ainsi que les métiers des parents, maçon pour le père et cotonnière pour la mère. Jacques Auroy se maria à la mairie du XVe. arrondissement le 29 juillet 1865 avec une jeune creusoise Anne Debrosse (née le 29 mars 1845 à Bazelat, Creuse) ouvrière aux tabacs, cigarière. Ils eurent avant 1871 deux enfants Frédéric né le 13 juillet 1866 et Jean né le 24 juin 1868.
 
En 1871, Jacques Auroy, était maçon à Paris demeurant 124 rue de l’Abbé-Groult dans le quartier Saint-Lambert, dans le XVème arrondissement. La plupart des chantiers étant arrêtés, beaucoup de migrants s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde Nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Jacques Auroy et son frère Sébastien devinrent gardes dans le 156ème bataillon de la Garde nationale appartenant à la XVème Légion, du XVème arrondissement de Paris, son arrondissement de résidence.
Il fut arrêté le 27 mai 1871 à la fin de la « semaine sanglante ». Il fut envoyé en détention dans la rade de Rochefort, interné sur le ponton La Pandore dans l’attente d’être jugé. Il bénéficia d’une ordonnance de non-lieu décidée dans le port de Rochefort le 17 janvier 1872 qui entraîna sa libération.
 
Son frère Sébastien Auroy sous-lieutenant au même 156e bataillon de la Garde nationale fut porté disparu dans les combats des derniers jours de la semaine sanglante sans doute fusillé sommairement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249339, notice AUROY Jacques par Michel Thébault, version mise en ligne le 4 juillet 2022, dernière modification le 2 novembre 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse et Seine (état civil) — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Site internet Les Maçons de la Creuse, annuaire général.

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