AUBOEUF Jean, Claude

Fils de Félix Auboeuf, agriculteur à Trivy, et de Marie Descaillot, agricultrice, tous deux catholiques, Jean Auboeuf grandit dans la ferme de ses parents, entouré de ses quatre frères et sœurs. Sa mère était pratiquante.
À 14 ans, son certificat d’études en poche, il partit à Villeurbanne (Rhône) faire son apprentissage de charcutier chez un oncle où il obtint son CAP. Après son service militaire effectué à Dijon (Côte-d’Or) en 1962, il fut embauché en 1966 dans l’entreprise Gimm MLS (Menuiserie Lyon Standard actuellement OXXO) à Cluny et s’orienta alors vers la menuiserie.
Par la suite, ses activités professionnelles se confondirent avec ses engagements syndicaux. C’est chez Gimm MLS que Jean Auboeuf sentit la nécessité de s’investir pour l’amélioration des conditions de travail. En 1967, il se syndiqua à la CFDT et créa avec d’autres salariés dont Gilbert Corsin, une section syndicale CFDT. Dans la foulée, il rejoignit le syndicat local de la construction et du bois. En 1969, il fut élu membre du bureau de l’Union départementale (UD) CFDT de Saône-et-Loire et y siégea jusqu’en 1979. Il fut également membre du bureau de l’URI Bourgogne CFDT.
Fort de son expérience, il fut rapidement appelé à prendre des responsabilités nationales au sein de la Fédération nationale de la construction et du bois (FNCB) CFDT d’abord au conseil fédéral puis, en 1978, au bureau fédéral. En 1981, au Congrès de Saint-Jean-de-Monts (Vendée), il devint secrétaire fédéral aux côtés de Geo Goubier, secrétaire général et des autres secrétaires fédéraux Jacques Ducos, Jean-Loup Peguy, Bernard Petitjean. Mi 1982, il succéda à Geo Goubier comme secrétaire général et occupa cette fonction jusqu’au conseil fédéral d’avril 1988 avec tour à tour comme secrétaires fédéraux, Michel Jalmain, Bernard Petitjean, Joseph Murgia et Jean-Jacques Peyre. Ses nouvelles responsabilités le contraignirent à déménager avec sa famille et à s’installer à Eragny-sur-Oise (Val-d’Oise). Durant ces années à la tête de la fédération, il eut en charge le suivi et l’animation des branches du Bois et de l’Ameublement. Il en fut un des négociateurs nationaux mais surtout le pilote après Jacques Ducos et Geo Goubier. Il fut également membre de la Commission confédérale d’organisation (CCO) et membre du conseil national confédéral (CNC). Il fut membre du Conseil d’administration du Centre technique du bois et de l’ameublement (CTBA), un des dix Centres techniques industriels (CTI) en tant que personne qualifiée. Par ailleurs, il participa avec Jacques Ducos aux travaux qui ont conduit au rapport Duroure sur la filière bois, remis en 1982, à Pierre Mauroy, Premier Ministre. Il marqua aussi de son empreinte l’organisation de la fédération en menant une politique de syndicalisation face à la diminution du nombre d’adhérents. Il assura également le suivi des Grands chantiers tel que le tunnel sous le Manche, mais aussi de l’Europe et l’International, alors que la fédération venait d’adhérer à la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB).
En 1989, Jean Auboeuf quitta ses fonctions fédérales pour devenir secrétaire confédéral et revenir au bâtiment, puisqu’aux cotés de François Rogé, il fut responsable de la gestion de l’immeuble de la confédération CFDT avenue Simon Bolivar à Paris lors de sa construction, puis de son fonctionnement quotidien. Il suivit également les aménagements du centre de formation CFDT à Bierville (Essonne).
En 2002, sonna l’heure de la retraite et le retour à Cluny, cher à son cœur. Pour autant, il n’abandonna pas son organisation syndicale et rejoignit l’Union locale des retraités CFDT, à Mâcon, où il anima quelques réunions tout en restant très discret sur ses anciennes responsabilités.
Jean Auboeuf fut membre du Parti socialiste de 1970 à 1979 et de 2003 jusqu’à sa mort.
Parallèlement à ses engagements syndicaux, Jean Auboeuf s’investit dans la vie de la cité. De 1971 à 1983, il fut élu et réélu conseiller municipal de Cluny au sein d’une municipalité de gauche dirigée par Gérard Galantucci, maire communiste. Dans cette ville, il participa largement à la vie d’associations locales. Animateur de l’amicale des classes en 2 c’est à dire réunissant les personnes nées dans les années se terminant par 2, il en devint président de 2005 à 2013. Il participa à la création du comité interclasse et organisa des voyages. Passionné par le rugby qu’un de ses enfants avait pratiqué à Eragny, il s’engagea dans la vie du club clunysois USC-Rugby dont il assura la promotion. Il fut aussi membre actif du club des Randonneurs clunysois.
Il participa à la création et à l’activité d’une association de promotion de la Bourgogne « les Amis des terroirs bourguignons », association liée à un Groupement foncier viticole dont Jean Auboeuf était un des associés et permettant de découvrir la Bourgogne, ses richesses, ses paysages, ses vins par l’organisation de week-ends conviviaux. Il en fut le trésorier jusqu’à son décès.
Son horizon ne se limita pas à la France. Avec Josette, sa femme, Jean Auboeuf tira profit de ses années de retraite pour voyager dans de nombreux pays : États-Unis, Russie, Thaïlande, Cuba, Maroc, Sénégal, Égypte, Irlande. De retour de Cuba, il fit bénéficier les retraités mâconnais d’un récit très intéressant.
En 1966, à Donzy-le-Pertuis (Saône-et-Loire), Jean Auboeuf avait épousé Josette Sangoy, secrétaire comptable. De cette union naquirent 3 enfants : Carole en 1967, Christophe en 1970 et Corinne en 1974. Par la suite, 6 petits-enfants vinrent étoffer cette famille très unie.
En 2019, une maladie de la moelle osseuse fut diagnostiquée. Jean Auboeuf la combattit avec la volonté et l’esprit positif qui le caractérisaient. Mais, affaibli et en dépit des traitements continus, il ne put faire face à la Covid-19 et s’éteignit le dimanche 17 janvier 2021. Ses obsèques furent célébrées en l’église Notre Dame de Cluny en présence d’une nombreuse assistance témoignant de l’empreinte qu’il a laissée autour de lui.