HAPPEK Ernst ou Ernest

Par Jean-Luc Marquer

Né le 24 septembre 1882 à Berlin (Allemagne), massacré le 17 août 1944 à Soyons (Ardèche) ; chef d’entreprise ; victime civile.

Juif allemand, Ernst Happek était le fils de Jachiel, Julius Happek et de Johanna Elsbach, surnommée Hännchen, son épouse. Il avait deux frères, Kurt et George et une sœur, Grete.
En 1919, Il dirigeait l’entreprise familiale Samter & Happek, fabrique de vêtements de style anglais.
Il épousa Edith, Nora Schönfelder le 2 août 1928 à Berlin (Allemagne).
Le couple quitta l’Allemagne et vivait à Paris en 1940.
En 1944, Ernst Happek était réfugié à Charmes-sur-Rhône (Ardèche). Il habitait à la pension des Eaux-vives.
Le 17 août 1944, il fut arrêté par une patrouille allemande sur la route entre Charmes-sur-Rhône et Valence. Le chef de la patrouille avait pris ses renseignements à la mairie de Charmes, le pasteur du lieu servant d’interprète.
Ernst Happek fut tué le même jour dans une vigne sur la commune de Soyons (Ardèche).
Paul Broc, alors garde-barrière, témoigna pour le Mémorial de l’oppression : «  Le jeudi 17 août 1944 vers 9h30, alors que je me trouvais chez moi, il soldat allemand est passé au passage à niveau accompagné d’un civil qui pouvait avoir une soixantaine d’années. Le soldat allemand qui portait un fusil à la bretelle m’a interpellé et mis en joue avec son arme. Il m’a appelé et demandé ce que je faisais, ce que j’ai cru comprendre. Je lui ai répondu « Moi, travaille ». Il a continué sa route avec le civil. Ayant demandé au civil ce qu’il me disait, il m’a répondu de ne pas avoir peur, qu’il ne voulait pas tirer sur moi. J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu qu’ils allaient en direction du Rhône. Un moment après j’ai entendu une détonation provenant de la direction qu’ils avaient prise et ensuite j’ai vu le soldat allemand revenir seul. Le même soir à la tombée de la nuit, je suis allé à l’endroit où j’avais entendu la détonation et j’ai découvert le cadavre. Je ne me suis pas approché de celui-ci craignant que les allemands qui se trouvaient dans le pays me voient. Le lendemain, j’en ai informé M. le Maire. Le 19 après-midi, les Allemands étant partis, je suis allé voir le cadavre...  ».
Du courrier partiellement consumé trouvé à côté du corps permit d’identifier Ernst Happek qui fut formellement reconnu par son épouse le 20 août 1944.
Yad Vashem à Jérusalem (Israël) le recense parmi les victimes de la Shoah.


Voir : Soyons, 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249450, notice HAPPEK Ernst ou Ernest par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 9 juillet 2022, dernière modification le 11 juillet 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 227. — Geneanet. — Site de Yad Vashem (base de données).

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