VEMFELD Jacqueline [Née GABOUTY Jacqueline, Fernande]. Pseudonymes : Carol, Carole, Fernande Gabouty.

Fille naturelle de Louise Gabouty, Jacqueline Gabouty avait obtenu son brevet d’études et avait suivi une formation de secretaire assurée par les Sociétés savantes. Elle travailla comme secrétaire, dans le milieu de la publicité et de la presse.

Le 24 juin 1939, elle épousa Léon Vemfeld, imprimeur, à Paris (XXe arr.).

Fin 1942, à la suite de son mari ou en même temps que lui, Jacqueline Vemfeld s’engagea dans la résistance. Elle intégra le mouvement Combat. Elle fut d’abord responsable d’une boîte aux lettres puis, en 1943 et 1944, elle travailla comme secrétaire du réseau Plutus à Paris (son mari travaillait pour le service des faux papiers) sous l’autorité de Pierre Kahn-Farelle, sous le pseudonyme de "Carole" ou "Carol".

Le 18 mai 1944, elle fut arrêtée au service des faux papiers de Plutus, au 25 Cité des fleurs à Paris (XVIIe), avec son mari et tous ses camarades. Elle fut internée à Fresnes. S’étant cassé le bras à la suite d’une tentative d’évasion le 18 mais, elle a été hospitalisée un temps à l’hôpital de la Pitié

Le 15 août 1944, elle fut déportée (sous le nom de Fernande Gabouty) à Ravensbrück et travailla pour Siemens. Son mari avait été déporté le 2 juillet 1944 dans le convoi dit « de la mort » ; il ne survécut pas au transport. Jacqueline Vemfeld fut délivrée le 23 avril 1945 et fut rapatriée en France via la Suède.

En 1945, elle passa plusieurs semaines de convalescence au chalet la Gumfluh, Château-d’Oex (Suisse), qui avait été transformé en lieu d’accueil pour d’anciennes déportées. Aux blessures physiques et au traumatisme de la déportation, Jacqueline Vemfled dut faire face également à l’annonce du décès de son époux.

Encouragée par ses camarades résistants, dont Roland Haas, elle projeta d’apprendre l’anglais et de travailler à l’étranger. En 1945-1946, elle devait suivre des cours du Centre de formation internationale et avait demandé une bourse à l’Aide alliée à la résistance française.

Le 15 juin 1946, elle a été décorée de la médaille de la résistance.

D’après Roland Haas, elle s’est suicidée quelques mois plus tard. Elle avait 28 ans.