Le Teil (Ardèche), 14 juillet 1943, 21 février, 22 juillet, 5 et 23 août 1944

Par Jean-Luc Marquer

Le Teil, commune d’Ardèche située sur la rive droite du Rhône en face de Montélimar (Drôme), avec laquelle elle communique par un pont, traversée par la RN 86, était également un important nœud ferroviaire sur la ligne Lyon-Nîmes. De nombreux cheminots y habitaient. Six habitants et quatre résistants trouvèrent la mort sur le territoire de la commune.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1943, Lucette OLIVIER, ouvrière en soieries, participa à une distribution de tracts du parti communiste appelant à fêter le 14 juillet par des grèves et des manifestations contre l’occupant et le régime de Vichy. abattue d’une rafale de pistolet mitrailleur par une patrouille allemande, elle fut transportée au commissariat du Teil où elle expira.
Le 21 février 1944, Henri Demoulin, jeune cheminot, se trouvait dans un café, place des Sablons, quand les hommes armés se disant de la police allemande firent irruption. Pris d’une peur irraisonnée, il prit la fuite et fut abattu d’une rafale de pistolet mitrailleur.
Le 22 juillet 1944, Robert Fourneron, gendarme, se trouvait dans un jardin à proximité de la voie ferrée quand des résistants firent exploser un train. Rendu sur les lieux, et bien que s’étant fait connaître comme gendarme, il fut contraint de monter sur un wagon plateau et fut abattu. Grièvement blessé à la jambe droite, il fut transporté à l’hôpital de Montélimar où il mourut durant l’opération.
Le 5 août 1944, en représailles à la capture de deux soldats allemands par les maquisards pour venger la mort de Robert Fourneron, des soldats allemands et des miliciens patrouillèrent dans la ville en tirant sur les façades et les fenêtres. André Willaume, cheminot, fut tué d’une rafale alors qu’il essayait de fermer ses volets.
Le 23 août 1944, en cours des combats pour la libération du Teil, les Allemands massacrèrent Maxime Pépin et Italico Sabadini, et exécutèrent sommairement quatre résistants faits prisonniers, Robert Degien, Paul Peyronnet, Antoine Pichon et Noël Quiblier.


Victimes :
 
Robert DEGIEN
Henri DEMOULIN
Robert FOURNERON
Lucette OLIVIER
Maxime PÉPIN
Paul PEYRONNET
Antoine PICHON
Noël QUIBLIER
Italico SABADINI
André WILLAUME


Outre Lucette Olivier, deux militants communistes, appartenant comme elle au Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, furent arrêtés et moururent durant leur incarcération : Pierre Bonnet dit Rivet, arrêté le par la police française le 6 avril 1941 et mort e 2 juillet 1942 à la prison de Nîmes où il avait été incarcéré après condamnation et Pierre Bouton, arrêté le 12 ou le 14 septembre 1943 et mort le 8 mai 1944 à l’Hôtel-Dieu de Toulouse (Haute-Garonne), après avoir été interné dans le Sud-Ouest.
Dix autres habitants du Teil furent arrêtés dans la commune et exécutés en d’autres lieux :
Henri Boyer, Arsène Chauvière, Louis Lacrotte, Gaston Perassi, Louis Reinaud et Joseph Vernet, cheminots, arrêtés le 20 avril 1944, exécutés sommairement le 21 avril 1944, le premier mort par noyade dans le Rhône à Viviers (Ardèche), les autres, fusillés à Sanilhac (Ardèche).
Adolphe Vinard et Gustave ROBERT, arrêtés le soir du 5 août 1944 par des miliciens, furent tués dans la nuit sur le bord de la route entre Le Teil et Montélimar (Drôme), sur le territoire de cette commune.
Vincent Touchet, arrêté par la Milice le 8 août 1944, incarcéré à la prison de Montluc à Lyon (Rhône, Métropole de Lyon) et exécuté sommairement le 18 août 1944 à Vénissieux (Rhône, Métropole de Lyon).
Roger CONSTANT, arrêté le 9 août 1944, incarcéré à la prison de Montluc à Lyon (Rhône, Métropole de Lyon) et exécuté sommairement le 20 août 1944 à Saint-Genis-Laval (Rhône, Métropole de Lyon).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249608, notice Le Teil (Ardèche), 14 juillet 1943, 21 février, 22 juillet, 5 et 23 août 1944 par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 19 juillet 2022, dernière modification le 18 août 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCE : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 228.

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