VIALLE René, Séraphin.

Par Jean-Luc Marquer

Né le 21 avril 1919 à Lachapelle-sous-Chanéac (Ardèche), massacré le 8 mars 1944 à Toulaud (Ardèche) ; cultivateur ; victime civile.

René, Séraphin Vialle était le fils de Joseph, Séraphin Vialle, cultivateur, et de Marie, Angélique Debard, son épouse.
En 1936, la famille habitait à Alboussière (Ardèche), au lieu-dit Leyraud. René Vialle, deuxième enfant d’une fratrie de trois, était cultivateur.
Dans la commune voisine de Toulaud (Ardèche), Ferdinand Janvier, directeur des carrosseries Besset à Annonay, futur commandant de l’Armée Secrète, hébergeait depuis l’été 1943 de jeunes ouvriers de son entreprise réfractaires au STO et employés à des coupes de bois dans une des deux fermes qu’il possédait à Toulaud, quartier de Juventin, l’autre étant occupée par Pierre Perrier et sa famille.
Peu après, à proximité, s’installèrent des maquis FTPF. dans des bâtisses abandonnées, à Lardois puis Tracol. Les deux mouvements s’entraidaient.
Les maquis d’action FTPF, facilement accessibles à pied depuis Saint-Péray, étaient soutenus par tout un réseau d’amis sûrs dans les populations locales (notamment d’origine protestante) de Toulaud, Boffres (Ardèche), Alboussière. Ils furent particulièrement efficaces pendant plus de six mois !
Mais la milice et la Gestapo finirent par soudoyer quelques indicateurs avec des primes alléchantes.
Le 8 mars 1944, un détachement de soldats allemands d’environ 200 hommes, conduit par des policiers allemands en civil, investit la commune de Toulaud pour tenter d’arrêter les résistants qui s’y trouvaient.
Ceux-ci, prévenus, avaient déjà décroché et entrepris une nomadisation vers l’arrière-pays ardéchois.
Se rendant tout d’abord au hameau de Biguet, ils arrêtèrent tous les hommes.
En perquisitionnant ils découvrirent dans une cave viticole des couvertures et et des vêtements civils. Se rendant au domicile du propriétaire alors absent ils malmenèrent et questionnèrent sa femme et sa fille. Puis, après l’avoir pillée, ils incendièrent la maison puis la firent exploser. Ils détruisirent la cave de la même façon après avoir emporté 50 hl de vin.
Une partie du détachement s’était rendue au hameau de Tracol. Les soldats détruisirent deux maisons inhabitées qui avaient servi de refuge aux maquisards et arrêtèrent un jeune résistant, André Paquien, alors atteint de pleurésie et soigné par les Perrier.
Puis ils se rendirent à Juventin et investirent les fermes. Les policiers allemands interrogèrent et maltraitèrent Pierre Perrier et son épouse, qui prise de frayeur, parvint à s’échapper avec ses deux enfants. Se trouvaient également présents deux employés, René Vialle et Joseph Gachet, qui subirent le même traitement.
Joseph Gachet, qui avait été envoyé chercher le troupeau de moutons, revint au moment où les Allemands exécutaient René Vialle, Pierre Perrier et André Paquien. Il témoigna pour le Mémorial de l’oppression : « ...Arrivé à trois cents mètres de celle-ci (La ferme), je vis de mes propres yeux Perrier, le réfractaire (André Paquien) et Vialle l’un derrière l’autre suivis par quelques Allemands qui se dirigeaient vers un chemin de terre lorsque quelques coups de mitraillette retentirent et tous trois tombèrent mortellement. Cela ne suffisaient pas, ils arrosèrent encore abondamment leurs victimes étendues sur le sol avec leurs mitraillettes... ».
Le 10 mars 1944, dans l’après-midi, les trois corps furent découverts par un habitant venu constater les dégâts commis par les Allemands.
René Vialle et Pierre Perrier furent immédiatement identifiés. Le troisième était le jeune homme qui avait été arrêté à Tracol, André Paquien, qui ne fut identifié que plus tard.
Les obsèques furent célébrées le 12 mars 1944 au hameau de Saint-Didier, commune d’Alboussière. Selon les gendarmes, 3000 personnes y auraient participé.
René Vialle obtint la mention « Mort pour la France ».
Il est enterré au cimetière de Saint-Didier à Alboussière.
Son nom figure sur une stèle érigée à Juventin, commune de Toulaud et sur le monument aux morts, à Alboussière (Ardèche).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249628, notice VIALLE René, Séraphin. par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 19 juillet 2022, dernière modification le 19 juillet 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 406702 (nc) — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 230. — Arch. Dép. Ardèche, recensement Alboussières, 1936, p.10. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Mémorial GenWeb. — Musée de la Résistance en ligne

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