LABADE Robert

Par Eric Panthou

Né le 16 novembre 1923 à Duras (Lot-et-Garonne), exécuté sommairement le 28 juin 1944 à Le Roc (Lot) ; résistant au sein des FFI.

Fils de Gabriel Labade, 28 ans, Robert Labade se maria à Duras (Lot-et-Garonne) le 15 septembre 1942 avec Jeanne Grosjean. Jeune marié, père de famille, préparateur à la pharmacie du docteur Jayle, rue Paul Persil à Duras (Lot-et-Garonne), Robert Labade avait été incorporé aux chantiers de jeunesse en 1943. A sa dissolution, il aurait suivi un temps une unité FFI dans la région de Sarlat.
Avec quatre autres camarades du Chantier de Jeunesse, Groupement 36, groupe 6, équipe 9, il avait décidé de rejoindre par ses propres moyens sa famille. Venant de Sarlat (Dordogne), les quatre jeunes arrivèrent à Le Roc (Lot) le 28 juin 1944. Démunis de tout, ils avaient été aidés par la mairie de Souillac (Lot). Le journal de la Liberté, organe résistant du Front National du Lot, racontait la suite quelques mois plus tard : « Au moment où ils veulent quitter la commune du Roc pour se diriger vers Mareuil, une colonne allemande débouche sur la place ; le cycliste de tête leur crie : "Halte !" et leur fait signe d’approcher ; les bras en l’air, leurs papiers au bout des doigts, ils arrivent au pas de gymnastique. Un officier descend de sa voiture, les gifle fortement au point de faire tomber l’un d’entre eux. Puis un ordre bref est donné. Quelques instants après les coups de revolver claquent. Léon Ané, Henri Félicité, Jean Ors, Jean Dussorcet -en réalité Jean Dussurget- et Robert Labade s’écroulent. La colonne continue son chemin ».
Selon un autre article, paru dans Le Patriote du Sud-Ouest, les cinq jeunes furent retrouvés avec leurs papiers d’identités dans les mains, même pas vérifiés. Le lendemain, alors que le maire procédait aux identifications, les soldats Allemands revinrent et ordonnèrent de jeter les corps dans la Dordogne. Le maire leur répondit que cela risquait d’empoisonner l’eau qu’ils étaient eux-mêmes amenés à boire et il reçut alors l’ordre d’enterrer les jeunes dans une fosse commune, sans cérémonie, avec menace de brûler le village s’il y avait plus de trois personnes présentes.
Dans un premier temps, Robert Labade fut pas identifié. C’est suite à un jugement du tribunal civil de Gourdon, en date d’octobre 1945, que son nom a été ajouté sur le registre des décès du Roc.

Il a été reconnu « Mort pour la France », médaillé de la Résistance (JO du 14 août 1965), homologué FFI et interné-résistant (DIR).
Son nom figure sur les monuments aux Morts de Duras (Lot-et-Garonne) et Le Roc (Lot). Il n’a pas d’acte de naissance à Duras.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249852, notice LABADE Robert par Eric Panthou, version mise en ligne le 25 juillet 2022, dernière modification le 22 août 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 360575, dossier civil tué (nc). — AVCC, Caen, AC 21 P 582600, dossier résistant interné (nc). —SHD Vincennes, GR 16 P 324606, dossier FFI (nc). — "Cinq camarades", Sud-Ouest, édition Lot-et-Garonne départementale, vendredi 8 juillet 1994. — "Les cinq jeunes martyrs du Roc", Le Patriote du Sud-Ouest, 8 septembre 1944. — Mémorialgenweb. — État civil Le Roc et Duras.

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