LAGRIVE Jean, Julien, Aimé

Par Éric Panthou

Né le 3 novembre 1911 à Maxou (Lot), exécuté sommairement le 23 juin 1944 à Athis-Mons (Seine-et-Oise, Essonne) ; instituteur, chef de cabinet de préfecture, chef du secrétariat particulier de Pierre Laval en 1943 ; résistant au sein du NAP et des FFC.

Fils d’Ernest, Jean Lagrive, vingt ans, et de Noélie Pégourié, vingt ans, Jean Lagrive fut adopté par la Nation suite à jugement du 19 novembre 1925.
Il fit ses études au lycée de Cahors et a milité très tôt au sein des Jeunesses laïques dont il devint, après Pierre Bourthoumieux, le président. Il épousa Yvonne, Marie Fraysse le 17 octobre 1934 à Cahors.
Après avoir exercé pendant une année les fonctions d’instituteur en Haute-Marne et avoir été reçu à l’examen de première année de licence de droit, il revint à Cahors où, sa licence terminée, il se présenta et fut reçu au concours de rédacteur à la préfecture du Lot. C’était en 1935. Il y resta jusqu’en septembre 1939, date de la déclaration de la guerre.

Mobilisé dans le Génie en 1939, il parvient à échapper à la débâcle de Bitche et rejoint son poste à la préfecture de Cahors où il est nommé chef de cabinet. Début 1942, il intègre la préfecture de Toulouse (Haute-Garonne), puis en octobre 1942, grâce à Jean Moulin, il fut nommé, pour ordre, sous-préfet de Mirande, dans le Gers, puis sous-préfet du Vigan, dans le Gard, ville qu’il rejoignit en novembre 1942.
Le préfet de Nîmes, son nouveau supérieur hiérarchique, était le célèbre collaborateur Chiappe et les maquis étaient nombreux dans les Cévennes. En relation avec ces derniers, il adhéra officiellement sous le nom de Pégourié (le nom de sa mère) au réseau NAP (Noyautage de l’administration publique), ce qui lui valut de se voir désigné, vers le mois d’octobre 1943, en accord avec son responsable national Maurice Nègre, pour aller occuper un poste au ministère de l’Intérieur, à Vichy.
Quelque temps après, en février 1944, il fut désigné comme chef du secrétariat particulier de Pierre Laval, Premier ministre et ministre de l’Intérieur.

Sentant que la Gestapo avait tout de même réussi à découvrir ses activités, il prit ses dispositions pour rallier Londres. Il vint quelques jours à Cahors pour voir ses parents et ses amis et, le 17 mai 1944, à son retour à Vichy, attendu par la police allemande, il était arrêté. Emprisonné pendant un mois à Moulins, il ne put être libéré malgré les efforts de Pierre Laval. Le 23 juin, il fut embarqué dans un train pour être déporté en Allemagne. Le convoi arrivé dans la région parisienne, à Athis-Mons, il demande à aller aux toilettes, ce qui lui permet de se voir libérer de ses menottes. À sa sortie du train, celui-ci ayant été stoppé en raison d’un bombardement, il bouscula ses gardiens et s’enfuit à travers les jardins. Une sentinelle l’aperçut, le ramena et les Allemands le fusillèrent sur le ballast.

Reconnu « Mort pour la France », il a été homologué membre des Forces françaises combattantes (FFC).
Le 15 novembre 1948, le président du conseil, Henri Queuille, et le ministre de l’Intérieur, Jules Moch, l’ont, à titre posthume, cité à l’Ordre de la Nation et lui ont décerné la croix de chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur et la Médaille militaire, en reconnaissance des services rendus à la patrie.

Son nom a été attribué à l’un des quais de Cahors ainsi qu’à une rue d’Athis-Mons. Il figure sur une plaque commémorative 1939-1945, au Ministère de l’Intérieur à Paris, sur les monuments aux morts de Cahors et Maxou, sur une plaque du lycée Gambetta à Cahors ainsi que sur ne plaque commémorative de la préfecture du Lot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249881, notice LAGRIVE Jean, Julien, Aimé par Éric Panthou, version mise en ligne le 26 juillet 2022, dernière modification le 26 juillet 2022.

Par Éric Panthou

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 66200, dossier militaire tué (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 330922, dossier FFC (nc). — "L’hommage de Cahors à Jean Lagrive, tué par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale", ActuLot. — Mémorialgenweb. — État civil Maxou.

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