ANGENAULT Yves, Marie, Léopold, Henri

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 12 mars 1907 à Orléans (Loiret), mort en action le 22 août 1944 à Ligny-le-Ribault (Loiret) ; comptable ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Yves Angenault était le fils de Julien, Hippolyte, Joseph Angenault, relieur-peintre (1872-1932) et de Germaine, Marie, Joséphine, Larivière, lingère (1878-1947). Il exerçait le métier de comptable. Il se maria le 5 mars 1928 à Orléans avec Gabrielle Blanche Bourgouin (1908-1998), dont il eut deux enfants : Christian, Joseph, René (1908-1982) et Guy, Charles, Albert, né et mort en 1910 à l’âge d’un mois.
Il fit son service militaire en 1927 à Orléans.
Il entra dans la Résistance au réseau Vengeance et maquis de Sologne, où ses services furent homologués du 1er au 22 août 1944.
Le 22 août 1944, alors qu’Orléans était libérée depuis le 16 août, des unités allemandes longeaient encore la rive gauche de la Loire. Un convoi de 20 camions venait de dépasser la Ferté-Saint-Cyr (Loiret) et se dirigeait vers Ligny-le-Ribault (Loiret).
Prévenu, le baron Gérard de Fontenay, maréchal des logis au maquis de Sologne, partit en reconnaissance à moto. Surpris à une chicane sur la route, il fut arrêté et gardé en otage. Un peu plus tard, c’est un garçon de 17 ans, Marcel Chesneau, qui fut capturé alors qu’il traversait la route pour se rendre à la ferme où il travaillait.
Yves Angenault partit à la recherche du maréchal des logis de Fontenay mais tomba dans l’embuscade et fut capturé également. Une fusillade eut lieu à 2 km du village et les coups de feu parvinrent au détachement qui gardait les trois otages, qui furent immédiatement fusillés en représailles.
À un kilomètre du bourg, de nouveaux coups de feu éclatèrent et c’est César Finance qui fut abattu.
Les Allemands entrèrent dans le village et firent sortir les hommes des maisons et les emmenèrent vers l’église Saint-Martin. Une partie de la troupe descendit jusqu’au Cosson, franchit le pont et arriva au carrefour de la Détourne. Deux cantonniers communaux, Raymond Piat et Léon Poupa revenaient de travailler avec leurs outils.
Arrêtés, on trouva sur eux quelques tracts. Ils furent alors fusillés comme terroristes au bord de la D 61. Un ouvrier agricole de 24 ans, René Delanoue qui venait de La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) fut abattu sans jugement ni explications, comme les deux autres.
Depuis 16 heures progressivement, quarante hommes furent enfermés dans l’église et gardés comme otages. Ils y passèrent toute la nuit sans boire ni manger, en n’ayant aucune idée de ce qui allait leur arriver. Ce n’est qu’à 19 heures, le 23 août, qu’ils furent libérés après le départ des derniers soldats allemands vers la Ferté-Saint-Aubin.
Yves Angenault obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il est inhumé à la Nécropole nationale de Bellefontaine, à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret).
Son nom figure sur la plaque commémorative des FFI du Loiret, à Lorris, sur les monuments aux morts de la commune et du cimetière et la stèle commémorative du 22 août 1944, à Ligny-le-Ribault (Loiret).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249909, notice ANGENAULT Yves, Marie, Léopold, Henri par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 28 juillet 2022, dernière modification le 28 juillet 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, AC 21 P 8008, SHD, Vincennes, GR16 P 13772 (nc) et GR 19 P 45/1 page 83.— Journal "La République du Centre" En souvenir des 22 et 23 août 1944 publié le 25/08/2014.— Mémoire de Hommes.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— Geneanet.

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