DE LA FONTAINE DE FONTENAY LELIEVRE DE LA GRANGE Gérard, Aimery, Félix, Marie

Gérard de Fontenay était le fils de Maurice Marie Joseph Louis, baron de Fontenay, capitaine d’État-major (1872-1957) et d’Hélène Marguerite Marie Élisabeth Le Lièvre, fille du marquis de la Grange, sans profession (1882-1954). Sa famille était propriétaire du château de la Grange à Montgeron (Seine-et-Oise, Essonne) depuis 1832. Il fut adopté par Mathilde Marie Gisèle Le Lièvre de la Grange, veuve de Robert Gérard Eugène, comte d’Esclaibes d’Hust en vertu d’un jugement rendu le 6 avril 1927 par le Tribunal civil de la Seine, transcrit le 29 juin 1927 à Paris (XVIe arr.). Il se maria le 24 janvier 1940 à Paris (XVIe arr.) avec Monique Marie Jeanne Isabelle Ubald-Bocquet, dont il eut trois enfants : Isabelle, Philippe et Hugues. Au moment de son mariage, il était élève officier de cavalerie.
Il entra dans la Résistance au réseau Vengeance dans le maquis de Sologne, où ses services furent homologués du 1er au 22 août 1944.
Le 22 août 1944, alors qu’Orléans était libérée depuis le 16 août, des unités allemandes longeaient encore la rive gauche de la Loire. Un convoi de 20 camions venait de dépasser la Ferté-Saint-Cyr (Loiret) et se dirigeait vers Ligny-le-Ribault (Loiret).
Prévenu, le baron Gérard de Fontenay partit en reconnaissance à moto. Surpris à une chicane sur la route, il fut arrêté et gardé en otage. Un peu plus tard, c’est un garçon de 17 ans, Marcel Chesneau, qui fut capturé alors qu’il traversait la route pour se rendre à la ferme où il travaillait.
Yves Angenault résistant du maquis de Sologne partit à sa recherche mais tomba dans l’embuscade et fut capturé également. Une fusillade eut lieu à 2 km du village et les coups de feu parvinrent au détachement qui gardait les trois otages, qui furent immédiatement fusillés en représailles.
À un kilomètre du bourg, de nouveaux coups de feu éclatèrent et c’est César Finance qui fut abattu.
Les Allemands entrèrent dans le village et firent sortir les hommes des maisons et les emmenèrent vers l’église Saint-Martin. Une partie de la troupe descendit jusqu’au Cosson, franchit le pont et arriva au carrefour de la Détourne. Deux cantonniers communaux, Raymond Piat et Léon Poupa revenaient de travailler avec leurs outils.
Il furent arrêtés et les Allemands trouvèrent sur eux quelques tracts. Ils furent alors fusillés comme terroristes au bord de la D 61. Un ouvrier agricole de 24 ans, René Delanoue qui venait de La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) fut abattu sans jugement ni explications, comme les deux autres.
Depuis 16 heures progressivement, quarante hommes furent enfermés dans l’église et gardés comme otages. Ils y passèrent toute la nuit sans boire ni manger, en n’ayant aucune idée de ce qui allait leur arriver. Ce n’est qu’à 19 heures, le 23 août, qu’ils furent libérés après le départ des derniers soldats allemands vers la Ferté-Saint-Aubin.
Gérard de Fontenay obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de maréchal des logis des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il est inhumé dans le carré 1, tombe 5 dans la Nécropole nationale de Bellefontaine, à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret).
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945, à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher), la plaque commémorative des FFI du Loiret, à Lorris, sur les monuments aux morts de la commune et du cimetière et la plaque commémorative dans l’église paroissiale, à Ligny-le-Ribault (Loiret), sur le monument aux morts et la plaque commémorative de la mairie, à Jarzé-Village (Maine-et-Loire) et sur le calvaire de Praz-Coutant, à Passy (Haute-Savoie).