COCHET Louis, Paul [abbé COCHET Louis]

Par Jean Belin

Né le 21 février 1887 à Jallanges (Côte-d’Or), mort en déportation le 23 décembre 1944 au camp de Cross Rosen (Pologne) ; prêtre et philosophe ; résistant au sein du F.N. en Côte-d’Or

Fils de Jean-Baptiste Armand Cochet, manouvrier, et de Pauline Grailler, Louis Cochet était l’aîné d’une famille de trois garçons. Après des études au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon (Côte-d’Or) puis au grand séminaire de Dijon, il fut ordonné prêtre le 28 juin 1910. Successivement curé de Billey Côte-d’Or) en 1910, de lux (Côte-d’Or) en 1923, il enseigna la philosophie au petit séminaire de Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d’Or) de 1924 à 1939. Nommé alors aumônier du pensionnat Saint-Dominique à Dijon et chargé de cours au grand séminaire, il abandonna ses fonctions pour raison de santé et devint curé de Couchey (Côte-d’Or) le 27 octobre 1940.
Pour l’abbé Cochet, le travail pastoral et la réflexion philosophique étaient indissociables. Au risque d’entrer en conflit avec sa hiérarchie, il rédigea de nombreux articles traitant de pédagogie et d’éducation religieuse, de la philosophie chrétienne et de ses rapports avec la science. Avant la guerre, il écrivit deux livres qui ne furent pas publiés.
Dès le début de l’occupation, il adressa des clandestins à son frère André qui habitait à Mont-les Seurre (Côte-d’Or) et qui organisait des passages de la ligne de démarcation. Contacté par Maurice Loriguet qui était chargé de constituer le Front national en Côte-d’Or, l’abbé Cochet fut un des premiers à l’intégrer dès la fin de 1941 ou au début de 1942. Il était membre du réseau Grenier Godard qui aidait de nombreuses personnes à passer en zone libre clandestinement. La cure servit de cache pour de nombreux résistants. En contact régulier avec Loriguet, il hébergea à sa demande, Pierre Georges (futur Colonel Fabien) vers la fin de 1943, lors de son passage en Côte-d’Or.
Mais ses multiples activités de résistant finirent par attirer l’attention de la Gestapo qui l’arrêta le 27 janvier 1944 avec la plupart des membres du groupe FN de Couchey et environs. Torturé, l’abbé Cochet ne livra pas de noms. Enfermé à la prison de Dijon, il fut transféré le 19 avril à Paris puis, à l’automne, au KL Natzwiller où il était classé comme déporté politique qu’il faut faire disparaître sans laisser de trace.
Son calvaire se poursuivit en Silésie en passant par un séjour à la prison de Brzeg puis il était déporté au KL Gross-Rosen. Sa santé chancelante ne lui permit pas de résister aux conditions de vie épouvantables des déportés. Il mourut du typhus au cœur de l’hiver polonais le 23 décembre 1944. Une stèle avec les portraits de l’abbé Cochet et de ses camarades du groupe FN, sculptée en merisier par Jean Decologne, se trouve à l’église de Couchey. Elle fut inaugurée en 2004 pour le 60ème anniversaire de la Libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249932, notice COCHET Louis, Paul [abbé COCHET Louis] par Jean Belin, version mise en ligne le 28 juillet 2022, dernière modification le 28 juillet 2022.

Par Jean Belin

SOURCES : 1939-1945 Seurre et ses environs dans la tourmente, Gérard Michéa et Tifenn Chauvin. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil. — Le Bien Public, édition du 21 décembre 2017. — Si Compiègne ce fut cela, Renée Coppin-Belleville, juillet 1983.

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