FERRIÈRE Jean, Baptiste, Michel

Par Éric Panthou

Né le 8 juillet 1891 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 26 décembre 1964 à Clermont-Ferrand ; mécanicien ajusteur ; militant communiste ; résistant ; interné.

Fils de Joseph Ferrière, accordeur de piano, 33 ans, et de Marie, Gabrielle Bourgeade, 32 ans, son épouse, sans profession, Jean Ferrière habitait Villefranche (Rhône) au moment de son service militaire en 1911. Ses parents habitaient alors rue du Port à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il fut mobilisé pendant la Première guerre mondiale au sein de l’artillerie lourde. Il fut décoré pour ses cinq ans de campagne militaire. En mai 1926, il fut affecté spécial aux usines Michelin avant d’être rayé des affectations spéciales en 1932. Il devint mécanicien ajusteur à Clermont-Ferrand où il habitait encore sous l’Occupation. Il était domicilié 16 rue Pascal, dans le centre.
Militant du Parti communiste clandestin, il a été dénoncé par Ben Ali Kelil, responsable des Amis de l’Union Soviétique, et arrêté le 19 janvier 1941 dans le cadre de la même affaire que Robert Michel et Étienne Néron. Il avait été l’un des organisateurs de la première imprimerie clandestine de l’Humanité à Clermont-Ferrand avec Robert Michel, Néron et Kelil, après août 1940 rue Pascal, sous la direction de Robert Marchadier, avant que celui-ci rejoigne l’Indre. Chez lui on trouva des tracts et une machine ronéotype (duplicateur Gestetner) qui servait à les imprimer. Il dit lors du procès que cela a été déposé à son insu par un camarade dont il tait le nom mais lors de son arrestation, il avait avoué que c’est Robert Marchadier qui lui avait confié en dépôt avant de prendre la fuite. Le nom de Ferrière avait été trouvé sur une liste de 14 noms, sans doute tous communistes, présente chez François Froget->114311].
Il fut jugé devant le tribunal de la XIII division militaire présidé par le colonel Perré, pour propagande communiste, impression et distribution de tracts tendant à démoraliser l’armée ou la nation, tentative de reconstitution d’un parti dissous. A ses côtés figuraient Étienne Néron, 36 ans, ouvrier plâtrier à Thiers, et Paul Arnold, 40 ans, ajusteur à Clermont-Ferrand. Sur réquisitoire du commandant Chaudey, commissaire du gouvernement et après plaidoiries de Me Rauzier pour les trois accusés, ceux-ci ont été condamnés : Néron, aux travaux forcés à perpétuité ; Arnold à un an de prison 100 francs d’amende et la privation pendant 10 ans de ses droits civiques ; Ferrière à 6 mois de prison et 10 ans de privation de ses droits civiques.
On ignore son parcours résistant ou militant après sa condamnation. Il dispose d’un dossier de résistant à Vincennes mais n’a pas été homologué FFI, DIR ou RIF selon Mémoire des Hommes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249968, notice FERRIÈRE Jean, Baptiste, Michel par Éric Panthou, version mise en ligne le 30 juillet 2022, dernière modification le 30 juillet 2022.

Par Éric Panthou

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 222330, dossier résistant (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W75 Le commissaire de police au commissaire divisionnaire chef de la 2° section, police criminelle, 17 février 1941, Vichy. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W100 : PV François Froget, 21/10/41. — L’Avenir du Plateau central, 15 juin 1941. — La montagne 22 juin 1946. — Fiche de Jean Ferrière, Grand Mémorial. — Le Moniteur, 16 mai 1941. — Robert Fallut, Hoche, 1939-1945, la résistance, du tract à la lutte armée dans l’Allier, autoédition, 2008, p. 34)

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable