SANCHEZ José dit Joseph

Par Dominique Tantin

Né le 7 mai 1922 à Abeilhan (Hérault), exécuté sommairement le 27 avril 1944 à Marcillac-la-Croisille (Corrèze) ; résistant des Francs-Tireurs et Partisans (FTP).

José Sanchez était le fils de Manuel, cultivateur, né en 1889, et de son épouse Maria, née en 1893, un couple de nationalité espagnole, à l’instar de leurs enfants au recensement de 1926. José Sanchez était alors le quatrième d’une fratrie de six enfants (Manuel, 1913 ; Rufino, 1920 ; Antonio, 1923 et André, 1925).
En âge d’être requis pour le Service du Travail obligatoire, José Sanchez se réfugia en Corrèze où il rejoignit les rangs des maquisards FTP. Sous le pseudonyme de Mataf, il combattait au sein de la 233e compagnie.
Il fut abattu par les Allemands le 27 avril 1944 à Marcillac-la-Croisille dans des circonstances relatées par deux autres maquisards FTP, Marcel Gibiat et André Vialle (cf. Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, op. cit., pp. 283-284).
Le 26 avril 1944, à la nuit tombante, Métallo et Mataf, deux chefs de détachements de Cabochard, se rendent à vélo à Marcillac-la Croisille. Ils voient d’abord M. Magnoux, président de la Délégation spéciale, organisme du genre de ceux que Vichy a imposés à la place des municipalités dans toutes les communes. M. Magnoux, après explications, leur remet la clef de la mairie. Métallo et Mataf s’y installent un grand moment pour y établir six cartes d’identité destinées à des enfants de troupe de Tulle, passés au maquis. Ils copient soigneusement les identités des six jeunes gens de Marcillac, tamponnent, puis rapportent sa clef à M. Magnoux.
Ils retournent ensuite vers minuit, en direction du PC de Cabochard à Champagnac-la-Noaille. Près du village de Veysseix, ils entendent "Halte !" et voient vaguement des casques briller dans la nuit, à quelques mètres d’eux. Ce sont des Allemands.
Les deux garçons abandonnent leurs vélos, et se sauvent l’un à gauche, l’autre à droite de la route. Les Allemands mitraillent plus ou moins à l’aveuglette. Métallo arrive à se sauver, et il détale à toutes jambes dans le pré en pente vers la vallée du Doustre.
Sur la droite, Mataf, qui cherche à contourner un bâtiment, voit sa retraite coupée. Il est fait prisonnier, emmené dans une maison voisine où les Allemands ont obligé la dame à leur faire du café. Mataf est sauvagement battu, frappé à coups de poing, de pied, de crosse. Sur la table, son pistolet Herstal que les nazis lui ont pris.
Mataf, sous les coups qui le frappent, l’a vu. D’un bond, il essaie de s’emparer de son arme. Une rafale de mitraillette l’abat. Les camarades de Mataf le pleureront comme un frère : méridional, gai, enjoué, heureux de vivre, il faisait tout avec le sourire.
 » Il fut abattu à 3h du matin selon son acte de décès.
José Sanchez obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Marcillac-la-Croisille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250008, notice SANCHEZ José dit Joseph par Dominique Tantin , version mise en ligne le 1er août 2022, dernière modification le 1er août 2022.

Par Dominique Tantin

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 151396 et Vincennes GR 16 P 534090 (nc). — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins, Paris, Éditions Sociales, 1975, pp. 283-284 et 526. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Abeilhan, recensement de 1926, Arch. dép. de l’Hérault en ligne.

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