RIAHI Mohamed El Hadi Meftah

Musulman de Tunisie, Mohamed El Hadi Meftah Riahi était traminot.

Militant très actif de son syndicat où militait déjà son père, à partir de 1936, il fut élu secrétaire du syndicat des Transports et membre de la commission administrative de l’Union locale CGT. Il assura de 1936 à 1940 les fonctions de secrétaire administratif de son syndicat à titre d’employé permanent. Il fit partie de plusieurs délégations de l’UD à Paris notamment lors des discussions portant sur les conventions collectives ; il fut également délégué au Congrès de Nantes de la CGT en novembre 1938. Avec Paul Laplace, il assura la responsabilité du maintien du syndicat des transports entre 1940 et 1942, mais l’un et l’autre refusèrent d’être portés sur la liste sou­mise à référendum pour le renouvellement de l’UL en juin 1941. Leur réserve était motivée par les conditions ambiguës imposées par le régime en place.

Reconduit dans ses fonctions après la reconstitution de l’UD en mai 1943, il fut entendu par une commission syndicale de discipline qui lui aurait reproché sa participation à la création d’une « UL dissidente » sur laquelle nous n’avons pas pu obtenir jusqu’ici d’informations plus pré­cises. Il s’en expliqua lors de son intervention au congrès de l’Union des syndicats de mars 1944 et réfuta les accusations dont il était l’objet.

Lié à Farhat Hached avec lequel il entretint une correspondance en 1944 il fut chargé par ce dernier de poser les premiers jalons des syndi­cats autonomes à Tunis. Hedi Meftah, que l’on appelait désormais Hedi Riahi, lui fit part de son regret face à la division du mouvement syn­dical que constituait la formation des syndicats autonomes.

Il démissionna toutefois de l’UD le 30 juin 1944 et poursuivit dès lors une importante carrière dans l’administration, occupant successivement différentes fonctions dont celles de secrétaire général de la municipalité de Tunis (il fut alors membre du syndicat autonome des employés municipaux constitué à la fin de 1945), chef du service du personnel au ministère de l’Agriculture, puis directeur du Travail avant de devenir PDG d’une société privée.

Au Xe Congrès extraordinaire de l’UGTT de juillet 1965, qui marqua l’alignement de la Centrale tunisienne au Parti socialiste destourien après l’inculpation de son secrétaire général Habib Achour et les graves dissensions internes qui l’entourent, on retrouva son nom sur la liste des membres de la nouvelle commission exécutive.