ALLAIN Edmond, Édouard, Antoine

Par notice complétée par Gauthier Langlois

Né le 22 septembre 1817 à Bressuire (Deux-Sèvres) ; mort le 15 décembre 1897 à Fontenay-le-Comte (Vendée). Ouvrier ébéniste et cabaretier à Bressuire. Militant socialiste sous la Seconde République, opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, il fut expulsé et se réfugia en Belgique, en Angleterre et à Jersey.

Edmond Allain était le fils de Louis Allain, marchand épicier, et de Jeanne Gardouville. Il avait épousé en 1844 à Thouars (Deux-Sévres), Louise Aurélie Desplantes (née en 1826). Avant le coup d’ État, dans le café d’Edmond Allain se réunissaient les républicains les plus décidés de Bressuire. En 1851, Allain se rendit à Londres et prit contact avec les proscrits et notamment avec Ledru-Rollin ; à son retour, il se fit propagateur des idées socialistes.

Le 4 décembre 1851, à l’annonce du coup d’État, il quitta Bressuire avec Auguste Allard et François Gilbert, un autre socialiste, pour aller appeler les démocrates de Parthenay et de Saint-Maixent à se joindre à ceux de Niort qui s’étaient rassemblés dans cette dernière ville. Il fut arrêté avant d’avoir pu gagner Niort et incarcéré à Parthenay. Le 11 février 1852, la Commission mixte des Deux-Sèvres le condamna à la transportation en Algérie. Le colonel Espinasse, commissaire extraordinaire, commua la peine en celle d’expulsion du territoire.

Allain se rendit d’abord en Belgique, puis il obtint, le 30 mars 1852, un passeport pour les États-Unis. Il résida quelques temps à Londres, 4 Mill Street, Hannover Square. Il figure également sur la liste des proscrits ayant résidé à Jersey. Un rapport du vice-consul du lieu affirme qu’en 1854 Allain était censé avoir fait plusieurs voyages au long cours dont le dernier aurait été à Cayenne. Il était alors marin sur un petit voilier, L’Emilia, propriété de la jersiaise Rachel Alexandre, épouse du proscrit Hippolyte Seigneuret. Les autorités jersiaises et françaises, pensant que la jersiaise n’était qu’un prête-nom, surveillaient de près L’Emilia qu’ils soupçonnaient d’être utilisé par les proscrits pour amener des armes en France.

Depuis Jersey, Allain sollicita en vain, en 1854, le gouvernement britannique pour obtenir un passage gratuit pour l’Amérique. En 1856, il sollicita une remise de peine et, à cette occasion, déclara se soumettre « entièrement à son gouvernement » contre lequel il s’engageait sur l’honneur « à ne jamais rien faire ». Le 17 novembre 1856, il obtint satisfaction et revint à Bressuire peu après. Il se fixa ultérieurement en Espagne, à Valladolid où il avait trouvé un poste d’employé à la Cie du chemin de fer du Nord de l’Espagne.

Revenu en France, il exerçait la profession d’agent d’assurance à Fontenay-le-Comte. Il mourut en son domicile rue Goupilleau, quatre jours après sa femme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25027, notice ALLAIN Edmond, Édouard, Antoine par notice complétée par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 juillet 2020.

Par notice complétée par Gauthier Langlois

SOURCE : Actes de décès de Édouard Alain et de son épouse. — Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 15/4, 4 M 6/17. — Robert Sinsoilliez, Marie-Louise Sinsoilliez, Victor Hugo et les proscrits de Jersey, Ancre de marine, 2008. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Allain - Edmond Edouard Antoine », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Note de Gauthier Langlois.

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