Par Marie-Pier Tardif
Née le 2 avril 1878 à Ellwangen (Allemagne), morte le 11 août 1965 à Niedermarsberg (Allemagne). Economiste, écrivaine ; anarchiste puis catholique.
Première femme à obtenir un doctorat à la faculté de droit et de science politique de l’Université de Freiburg en 1907, après des études à Zurich (Suisse), Fanny Imle était entrée en contact avec l’anarchisme dans sa jeunesse par le biais des cercles universitaires allemands. Oratrice et journaliste, elle était connue des milieux anarchistes allemands, belges et français.
L’itinéraire politique de Fanny Imle évolua au fil des années puisqu’elle délaissa l’anarchisme pour rejoindre les syndicats socialistes allemands, qu’elle quitta à leur tour au profit du mouvement ouvrier chrétien.
En 1898, elle fit paraître une lettre dans la rubrique « L’Agitation » du Libertaire, dans laquelle elle rendait visibles ses efforts de propagande. À la fin de cette lettre, l’auteure laissait entendre qu’elle donnait encore des conférences anarchistes quelques heures avant d’être expulsée de la Belgique. D’ailleurs, elle prêta serment auprès des lecteurs qu’elle continuerait à transmettre son message révolutionnaire malgré son expulsion du pays : « je tournai le dos à ce pays clérical et réactionnaire, en quête d’un nouveau terrain de propagande où semer nos idées. Car notre patrie, c’est le monde et partout où il y a pour nous à travailler. »
Par Marie-Pier Tardif
SOURCES : Marie-Pier Tardif, Ni ménagères, ni courtisanes : les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905), thèse en lettres, Université Lyon 2 et Université du Québec à Montréal, 2021, p. 157-175 (en ligne : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03450965). — Fanny Imle, « [L’Agitation : Bruxelles] », Le Libertaire, 158, 4-11 déc. 1898. — Association des archivistes allemands, « Dr. Fanny Imle », 2014, en ligne : euskirchen.de/.