THOMAS Alexandre, Victor

Par Jean-Marie Guillon

Né le 18 novembre 1883 à Carcès (Var), mitraillé le 15 août 1944 à Fox-Amphoux (Var) ; ingénieur principal des poudres retraité ; victime civile.

Fox-Amphoux, stèle colonel Thomas et Boyan Popoff
Fox-Amphoux, stèle colonel Thomas et Boyan Popoff
Face droite de la stèle

Fils de Joseph Thomas, paveur, et de Bathilde Minuty, Alexandre Thomas s’était engagé dans la Marine à Toulon (Var) pour cinq ans le 29 août 1903. D’abord élève-mécanicien, il était 2e maître mécanicien en 1906. Rayé du matricule des gens de mer le 1er novembre 1915, il passa dans l’armée de terre (territoriale) et fut muté au 3e régiment d’artillerie à pied le 10 février 1916, puis au 1082e régiment d’infanterie en juillet 1917 et au 14e régiment d’infanterie à Toulouse (Haute-Garonne) peu après. Détaché à la poudrerie de cette ville, il fut affecté à la poudrerie nouvelle de Bergerac (Dordogne), puis à celle de Vonges (Côte d’Or) et ensuite à l’annexe de celle de Saint-Chamas à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) en février 1921. Il fut rayé des cadres le mois suivant et nommé agent technique militaire de 1e classe le 1er octobre de la même année. On ne sait dans quelles circonstances il avait été grièvement blessé, mais il était invalidé du côté gauche et pensionné à 85 %. Maintenu en activité le 15 février 1938 par la commission de réforme de Toulon, il fut rayé des cadres le 16 février 1940.
Marié à Brest (Finistère) le 30 juin 1910 avec Anaïs Rozée, il s’était remarié avec Rose Bonnet à Montfort-sur-Argens (Var), le 9 avril 1921. C’est dans ce village voisin de sa commune natale qu’il se retira. Ingénieur principal des poudres avec le grade de colonel, il était officier de la Légion d’honneur. La municipalité socialiste du village étant en butte aux attaques de la section locale de la Légion français des combattants, sa dissolution fut décidée et, le 28 juin 1941, l’enquêteur de la police spéciale proposa au préfet de faire présider la délégation spéciale par le colonel Thomas, « propriétaire », personnalité respectée, considérée sans doute comme au dessus de la querelle. La proposition ne fut pas suivie.
Le colonel Thomas fut tué le 15 août 1944, le jour du Débarquement sur les plages varoises, sur la route Fox-Amphoux-Montmeyan (Var), mitraillé par un avion allié. Il se trouvait à bord d’une voiture en compagnie de Boyan Popoff de Carcès, membre de la Résistance FTP et reconnu « Mort pour la France ». On ne sait s’ils étaient en mission.
Une petite stèle a été érigée après la Libération, au bord de la route, là où leur véhicule fut mitraillé. C’est curieusement la seule trace que l’on ait dans le Var de la mort du colonel Thomas. Son nom ne figure sur aucun des monuments aux morts de Carcès et Montfort et il est absent des listes de tués dressées après la Libération. Il figure comme « victime civile » dans les dossiers du SHD. Le registre des décès de Fox-Amphoux indique que la mention de « Mort pour la France » lui aurait été attribuée à Brignoles (Var), le 27 septembre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250331, notice THOMAS Alexandre, Victor par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 10 août 2022, dernière modification le 11 août 2022.

Par Jean-Marie Guillon

Fox-Amphoux, stèle colonel Thomas et Boyan Popoff
Fox-Amphoux, stèle colonel Thomas et Boyan Popoff
Face droite de la stèle
Fox-Amphoux, stèle colonel Thomas et Boyan Popoff
Fox-Amphoux, stèle colonel Thomas et Boyan Popoff
Devant de la stèle

SOURCES : Arch. dép. Var 1 W 46 et registre matricule (en ligne). — Mémoire des hommes SHD Caen AC 21 P 402289 (nc). — état civil.

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