SUIGNARD Jean, Marie

Fils de Jean Suignard (né en 1883 à Landeleau) et de Marie Françoise Morvan (née en 1887 à Landeleau), Jean Suignard avait un frère, Albert (1919-1994). Licencié en théologie, ordonné prêtre en 1943, il enseignait la philosophie au Petit Séminaire de Pont-Croix . En août 1944, il séjournait à la ferme de Kerc’hoz en Landeleau propriété de la famille Suignard.
Par représailles à une attaque des maquisards contre une colonne allemande passant sur la route nationale 164 (anciennement RN 784) à Pont ar Stang en Landeleau et se dirigeant vers Carhaix pour rejoindre la Normandie, les troupes allemandes brûlèrent des fermes et jetèrent des habitants dans le feu. Entendant les combats, l’abbé Suignard se retira dans un ravin voisin de la ferme avec sa mère, ses frères et ses soeurs. Voyant le feu s’élever de leur maison, il sortit de l’abri pour se rendre compte et, arrivé sur les lieux, il rencontra Marie L’Haridon 21 ans, de la ferme du Cloître qui lui parla de cinq à six patriotes blessés sur le chemin. Il jugea qu’il était de son devoir d’aller auprès d’eux pour les soigner et les aider à bien mourir. En chemin, ils rencontrèrent Madame Louise Bideau 65 ans, mais des soldats allemands à la recherche des résistants les arrêtèrent et les emmenèrent en direction du village du Cloître où l’abbé Jean Suignard, Marie L’Haridon et Louise Bideau furent jetés dans les flammes avec une balle dans la tête. L’adjudant de gendarmerie confirma que Jean Suignard portait à la tête la marque d’une balle.
Le 5 août, l’abbé Joseph Cadiou (67 ans) curé-doyen de Châteauneuf-du-Faou, commune voisine, vint visiter la mère du jeune abbé ; le lendemain, enlevé dans son presbytère par des soldats allemands ceux-ci l’abattirent.

Jean Suignard fut déclaré Mort pour la France.

Son nom figure sur la stèle commémorative aux martyrs du 3 août 1944 à Pont ar Stang en Landeleau et sur le monument aux morts de Landeleau.

Landeleau (Finistère), le 3 août 1944