QUILLERÉ Maurice, Jean [Pseudonyme : Marcel]

Par Daniel Grason

Né le 11 septembre 1920 à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 18 mars 1997 à Colombes) ; mécanicien ; communiste ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils de Joseph Maurice, vingt-neuf ans, employé de chemin de fer et d’Anne Marie Henry, trente-deux ans, Maurice Quilleré vivait 156 rue Édouard-Vaillant à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Il fut interpellé le 14 octobre 1940 au commissariat de Puteaux alors qu’il s’y présentait et demandait la libération de sa fiancée Yvonne Thomas arrêtée quelques heures auparavant avec sa famille pour propagande communiste. Incarcéré au commissariat la nuit, il était relâché dans la matinée du 15 par erreur. Il a été recherché en vain par des policiers de Puteaux.
Entré dans la clandestinité, il fut arrêté trois ans plus tard le 30 novembre 1943 sur la voie publique par des inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux. Livré aux allemands, il a été incarcéré à la prison de Fresnes.
Le 22 janvier 1944 il était dans le convoi de 2006 prisonniers à destination du camp de concentration de Buchenwald en Allemagne. Maurice Quilleré participa aux actions de solidarité à l’intérieur du camp qui étaient autant d’actes de résistance à la barbarie. Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Plus de la moitié des 2006 déportés de ce convoi ne rentrèrent pas. Sa mère Anne témoigna le 5 mai 1945 devant les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de son fils sur les conditions de son arrestation, elle précisa que « Rien [n’avait] été dérobé au cours de la perquisition ».
Maurice Quilleré épousa le 15 avril 1950 en mairie de Colombes Marie, Angèle, Germaine Gautier.
Il a été homologué au titre des Déportés et internés de la résistance (DIR), et des Forces françaises de l’intérieur (FFI), avec le statut de déporté résistant.
Maurice Quilleré mourut à l’âge de 77 ans le 18 mars 1997 à Colombes (Hauts-de-Seine).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250386, notice QUILLERÉ Maurice, Jean [Pseudonyme : Marcel] par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 août 2022, dernière modification le 11 août 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 3124-291860, 77 W 3116-306505, PCF carton 15 rapport des Renseignements généraux du 6 décembre 1943 propagande communiste. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 495713, Service historique de la Défense, Caen SHD/ AC 21 P 649776. – Livre-Mémorial, FMD, Ed. Tirésias, 2004, Livre-Mémorial base des Hauts-de-Seine. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé AD des Hauts-de-Seine Colombes 1E_NUM__COL_N1920 acte n° 394. – Site internet Match ID.

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