MONAT Alphonse, Victor

Fils de Louis Adolphe Monat, ouvrier mégissier, et de Louise Anne Allaire, Alphonse Monat fut ouvrier pâtissier avant de s’engager pour cinq ans du 30 juillet 1875 au 30 juillet 1880 au 2e Régiment des Zouaves. Il fut nommé ensuite au service télégraphique de Valenciennes (Nord) en mars 1881 avant d’obtenir sa mutation pour Dijon l’année suivante.
Malgré l’interdiction de fonder des syndicats dans la Fonction publique et les services publics, Amédée Colin et Alphonse Monat, tous deux des services télégraphiques, décidèrent de créer une section syndicale dans leur corporation. Ils convoquèrent une assemblée générale des sous agents des postes et télégraphes de Côte-d’Or pour le 3 décembre 1905. 206 personnes étaient présentes à cette assemblée qui se tint dans une salle de l’hôtel de ville de Dijon, en présence d’Allex Bouhey, député socialiste et d’Henri Barabant, maire de Dijon, invités. Au terme de la réunion, une motion qui reprit les revendications ouvrières et de la profession fut adoptée à l’unanimité des participants. La section syndicale fut créée et s’affilia au syndicat national des sous-agents des PTT créé la même année. Il existait avant cette date des syndicats ou des sections des sous-agents des PTT, ouvriers monteurs des lignes, des télégraphistes… et ce malgré l’interdiction découlant de la loi de 1884. Amédée Colin fut élu secrétaire de la section syndicale et Alphonse Monat, secrétaire adjoint. La section va s’affilier à l’Union des syndicats CGT de Côte-d’Or dès son congrès constitutif du 4 juin 1911.
Déjà en 1899, Monat, avec son collègue et camarade Auguste Prétot, poseur au télégraphe, créèrent une section de Dijon du syndicat national des employés et ouvriers des PTT. Cette section qui était affiliée uniquement à la Bourse du travail de Dijon, fut dissoute quelques mois plus tard.
Il se maria avec Maria Léonie Boudon le 21 mai 1881 à Provins avec laquelle il eut trois enfants nés à Dijon. Retraité en 1916, il était domicilié à Dijon lors de son décès.