LALLEMAND Jacqueline [Née SUSINI Jacqueline]

Par Jean Belin

Née le 5 mars 1906 à Aullène (Corse, Corse-du-Sud), morte le 25 avril 1955 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; militante communiste de Côte-d’Or ; secrétaire co fondatrice du groupe dijonnais du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme ; fondatrice du comité dijonnais des Amis de l’Espagne républicaine ; résistante au sein de la R.I.F. et du mouvement Libération Sud

Fille de Jules Susini, cultivateur, et d’Anne Marie Giacometti, ménagère, Jacqueline (Jacquemine dans le relevé d’état civil) Lallemand quitta Marseille après son mariage le 28 avril 1928 dans cette ville avec François-René Lallemand, fonctionnaire des contributions indirectes, dirigeant communiste. Elle vint s’installer à Dijon avec son mari en mai 1928. Engagée au Parti communiste, elle contribua à fonder en Côte-d’Or avec sa camarade Claudine Cadoux, un groupe du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme, qui compta jusqu’à 1 200 membres. Elle fut à l’origine de la création du comité dijonnais des Amis de l’Espagne républicaine qu’elle présida jusqu’en janvier 1938. Elle fut très active en faveur de l’enfance et dans le soutien aux grèves de juin juillet 1936 à Dijon. Le comité dijonnais dont Jacqueline Lallemand fut la secrétaire, distribua des vivres aux usines occupées, collecta des fonds et du ravitaillement pour venir en aide aux grévistes.
En janvier 1938, malade, épuisée par l’action militante, elle dut se soigner pendant plusieurs mois au sanatorium d’Hauteville-en-Bugey (Ain). A son retour, elle présida le 1er congrès de la section départementale des Jeunes Filles de France, organisation de la Jeunesse communiste, en juin 1938. Elle publia de nombreux articles dans l’organe régional du Parti communiste le Travailleur de l’Yonne-Côte-d’Or. Suivant l’avis de ses médecins qui lui conseillèrent de rechercher une région plus favorable pour sa santé, elle quitta Dijon avec son mari qui obtint sa mutation professionnelle pour revenir à Marseille en août 1938.
Mobilisé en septembre 1939, son époux fut fait prisonnier par les Allemands et envoyé en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre. Jacqueline Lallemand s’engagea dans la Résistance. Elle fit partie, entre autres, en 1942, d’un groupe avec Jules Blanchet et Maurice Cêtre, un camarade de Dijon, ce groupe distribua des tracts, récupéra des armes. Son rayon d’action comprenait les communes de Lagneux, Hauteville, Ambronay, Ambérieu et d’autres du canton. Son passage dans cette région de l’Ain eut sans doute un rapport avec des liens quelle tissa lors de son séjour au sanatorium d’Hauteville. Après la guerre, elle fut homologuée pour faits de résistance au titre de la Résistance intérieure française (RIF), mouvement Libération Sud. Elle était domiciliée à Marseille lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250560, notice LALLEMAND Jacqueline [Née SUSINI Jacqueline] par Jean Belin, version mise en ligne le 17 août 2022, dernière modification le 17 août 2022.

Par Jean Belin

SOURCES : L’Avenir de la Côte-d’Or, témoignage de Marcel Caignol, édition de septembre 1996. — Le Travailleur de l’Yonne – Côte-d’Or, juin et juillet 1936, éditions de 1937-1938. — Catherine Chavériat, Le Parti communiste en Côte-d’Or de 1934 à 1939, Mémoire de Maîtrise, Dijon, 1990. — Service Historique de la Défense, Vincennes GR16P 559 105. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 2, édition de novembre 1984. — Arch. Dép. Côte-d’Or, série 10M, rapport de police. — Arch. Dép. de Haute-Corse, état civil.

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