AMABLE Georges

Par Daniel Grason

Né le 17 novembre 1923 à Maison Neuve, commune de Ribérac (Dordogne), tué le 12 mai 1944 alors qu’il s’évadait du train à destination de Buchenwald (Allemagne) ; communiste ; déporté ; résistant.

Georges Amable vivait square Alice à Paris (XIVe arr.). Le 30 avril 1942, cinq inspecteurs étaient en surveillance dans le quartier Plaisance dans le même arrondissement, Georges Amable distribuait des tracts. Un inspecteur tira, un autre fit feu à deux reprises sur lui. Georges Amable a été maitrisé par deux inspecteurs. Sa chute entraîna celle de Guy Ducoloné et de Liliane Le Poul. Emprisonné, il comparut devant la Section spéciale le 30 septembre 1942 qui le condamna à deux ans de prison.
Le 12 mai 1944, il était dans le convoi de 2 073 déportés à destination à destination de l’Allemagne. Dans la région de Bar-le-Duc dans la Meuse, il tenta de s’échapper en sautant du train. Des soldats allemands tirèrent, le tuant.
Sa mère témoigna le 19 janvier 1945 devant les membres de la commission d’épuration de la police. Elle déclara : « Le 30 avril 1942, mon fils a été arrêté rue du Château par des gardiens en tenue [...] alors qu’il distribuait des tracts ».
« Le même soir à 23 heures deux inspecteurs en civil sont venus perquisitionner chez moi. Ils ont montré beaucoup de zèle pour tout fouiller jusqu’à la cave et ont découvert une petite brochure sur la Russie, un morceau de journal Ce Soir de 1937, ainsi que deux vieux tampons sans importance. Les inspecteurs m’ont reproché d’être communiste ou Gaulliste et je leur ai répondu que j’étais seulement française.
J’ai été arrêtée et conduite au commissariat central du XIVe arrondissement où j’ai retrouvé mon fils juste au moment d’être conduit à la Préfecture de police. J’ai été relâchée le même soir mais mon fils est resté trois jours à la Préfecture où j’ai pu le voir. Il m’a dit qu’il avait seulement reçu une ou deux claques mais c’était pour ne pas me faire de peine car, lorsque j’ai pu avoir son linge, j’ai constaté que les mouchoirs et les caleçons étaient tachés de sang ».
« Il a été condamné à deux ans de prison le 30 septembre 1942 et incarcéré à la prison de la Santé. De là, il a été dirigé successivement sur Fresnes et les camps [prisons] de Melun, Chalons-sur-Marne [Chalons-en-Champagne] et Compiègne ».
« Sa dernière lettre date du 20 avril 1944. Je sais qu’il a quitté Compiègne avec d’autres camarades vraisemblablement à destination de l’Allemagne mais depuis, je n’ai pas de nouvelles. J’ai revu certains de ces camarades qui étaient avec lui et qui ont pu s’échapper du train en marche ».
Huit déportés sautèrent du train dans la région de Commercy dans la Meuse, deux furent tués entre le 12 et le 14 mai 1944 : Georges Amable à la hauteur de Lérouville dans la Meuse et Georges Benitte. Sa mort a été enregistrée officiellement à Buchenwald.
Georges Amable a été homologué Déporté interné résistant (DIR), et décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250724, notice AMABLE Georges par Daniel Grason, version mise en ligne le 29 août 2022, dernière modification le 29 août 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KB 36. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 10173 Déporté et interné de la résistance (DIR). – Médaille de la Résistance (décret du 23 juillet 1965, Journal officiel du 14 août 1965). – Site internet GenWeb.

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