DIDIER René [Paris]

Par Daniel Grason

Né le 14 mai 1911 à Harsault arrondissement d’Épinal (Vosges), mort le 2 février 1999 à Vire (Calvados) ; inspecteur des Renseignements généraux ; résistant des Forces françaises combattantes (FFC).

René Didier vivait 41 rue Bénard à Paris (XIVe arr.), il entra le 21 janvier 1936 en qualité de gardien de la paix à la Préfecture de police de Paris. Après avoir passé un concours, fin 1942 il fut nommé inspecteur spécial et affecté d’office à la Brigade spéciale n° 1 des Renseignements généraux chargée de la répression des résistants.

Dans le même temps il entrait dans la Résistance, au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), d’obédience gaulliste, groupe Béarn en qualité d’agent au service de renseignements dont le responsable était Henri Ulver.

Au début de l’année 1943, il a été sollicité par "Antoine Fournet" d’Honneur de la police d’obédience communiste. Il entretint avec lui des relations régulières, l’informant des affaires traitées, et prévenant quelquefois les résistants qui pouvaient être arrêtés.

Il reconnaissait dans un exposé qu’il écrivit le 20 juillet 1946 qu’il avait « été parfois désigné pour accompagner des inspecteurs […] chargés spécialement de filatures qui devaient procéder à des arrestations ». Il expliquait que « dans certains cas [se] soustraire aux ordres […] d’autant plus que je ne pouvais avoir confiance aux Inspecteurs avec lesquels j’étais commandé pour ce genre de travail ». Il soulignait « Je n’ai jamais agi de ma propre initiative », affirmait avoir fait « disparaître au cours des perquisitions tous les documents susceptibles d’inquiéter ou de nuire aux patriotes inquiétés ».

Il se présentait comme « Profondément anti-allemand et gaulliste propre ». En novembre 1943 avec l’appui de son frère adjudant-chef de quitter la BS1 pour la gendarmerie, sans succès. Il était considéré par ses collègues comme « un admirateur du général de Gaulle . Le 22 mars 1944, un commissaire divisionnaire l’informa qu’il était susceptible d’être arrêté.

Le 17 août 1944 à 19 heures 30, il participa à la libération des résistants détenus à la prison de la Santé. Le 19 août 1944 à 10 heures, en compagnie d’Auguste Marbouty, inspecteur principal des Renseignements généraux et d’Armand Fournet, chef d’Honneur de la Police, il faisait le coup de feu et participa à la prise et à l’occupation de la Préfecture de police, il fut légèrement blessé.

Mis en cause d’avoir été le responsable de l’arrestation de Carlo Pozzi et donc de sa mort, il craignait pour sa vie et pour celle de sa famille. Il donna sa démission le 24 janvier 1945. Étant chez ses parents dans les Vosges la convocation de la commission d’épuration ne lui parvint pas.

Révoqué sans pension par défaut le 21 mars 1945, son dossier a été transmis à la justice. Le 5 septembre 1945, un mandat d’arrêt était émis contre lui. Arrêté le 29 septembre, il a été écroué à Fresnes. Après examen, son dossier a été classé le 5 février 1946. À la fin du même mois, Il demanda sa réintégration dans son ancien service, refus.

En mai 1949, un commissaire divisionnaire, un officier de paix fondateur d’Honneur de la Police, deux inspecteurs des Renseignements généraux témoignèrent à décharge. René Didier prévenait des arrestations dont faisaient l’objet des résistants, jamais il ne frappa l’un d’entre eux, il fit le coup de feu contre les allemands lors de la libération de Paris.

René Didier a été réintégré dans la police, il a été homologué membre des Forces françaises combattantes (FFC) d’obédience gaulliste, membre du réseau Béarn.

Il mourut le 2 février 1999 à l’âge de quatre-vingt-huit ans à Vire (Calvados).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250747, notice DIDIER René [Paris] par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 août 2022, dernière modification le 30 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KB 36. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 184740. — Site internet Match ID.

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