Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 22 juillet 1920 à Beaune-la-Rolande (Loiret), mort en action le 14 août 1944 à Ingrannes (Loiret) ; résistant des FFC et des FFI.
Roger, Maurice, Henri Barnault était le fils de Georges, Irénée Barnault et de Juliette, Marie, Gabrielle Grégoire, son épouse.
Son père mourut le 19 mars 1924, "des suites de guerre" est-il inscrit sur la tombe.
En 1936, il habitait avec son grand-père, Albert Grégoire et sa mère Juliette Barnault, née Grégoire, route de Pithiviers à Beaune-la-Rolande (Loiret) et était agriculteur comme son aïeul.
Il entra dans la Résistance au maquis FFI du Loiret, groupe de Beaune-la-Rolande, où ses services furent homologués du 1er juin au 14 août 1944.
En 1944, un groupe de résistants très actif œuvre sous les ordres de Pierre Charié : Georges Bertrand, industriel, René Saunal, directeur de la poste, Georges Fassier, garagiste, Roger. Serret, gérant du café des Sports, Georges Perret, boucher, Maurice Gouillon, charcutier, le gendarme Palot, Lucien Leterme et bien d’autres qui participent à des réceptions de parachutages, de sabotages et servent d’agents de liaison entre les secteurs.
Au début du mois d’août, de jeunes résistants volontaires furent recrutés pour soutenir le groupe. C’est ainsi que Roger Barnault, Marius Braconne, Robert Desforges, Lucien Ducloux, René Levrier et quelques autres intégrèrent la formation FFI de Beaune-la-Rolande sous l’impulsion de Georges Fassier. Chacun était au courant de qu’il devait faire quand l’ordre de ralliement, un petit bout de papier, sans date ni signe distinctif, sur lequel on lisait : « Ce jour même, action » fut donné le 13 août. Il s’agissait de se rendre à la grange Thivet, au carrefour de la Femme-Morte, mais la mission fut annulée. Le 14 août, une expédition de sept résistants fut organisée par Georges Fassier. Il rassembla Roger Barnault, Marius Braconne et Robert Braconne, Lucien Leterme, Robert Desforges, Lucien Ducloux et René Lévrier, et les huit hommes se répartirent en deux voitures. Georges Fassier conduisait la première, une 402, tandis que Marius Braconne prenait le volant du second véhicule, une traction avant, avec à ses côtés Roger Barnault. Chacun était conscient des risques de l’expédition mais tous bien décidés à effectuer la mission.
Les deux voitures circulaient prudemment en forêt et arrivèrent sur la route qui reliait Sully-la-Chapelle à La Cour-Dieu. Le véhicule conduit par Georges Fassier toujours en tête, le carrefour de « La Femme morte » et le lieu de rendez-vous étaient proches. Cependant le groupe de tête hésitait, se demandant s’il était sur le bon chemin. Les hommes décidèrent alors de s’arrêter à la maison forestière du Haut des Bruyères pour se renseigner. La maison était située à 500 mètres environ d’une intersection, entre la route conduisant au village de La Cour-Dieu et le chemin forestier des Bois Thomas. À ce même carrefour, un groupe de soldats allemands fortement armés était en embuscade. Les résistants l’ignoraient mais pris d’un doute, ils décidèrent de se renseigner à la maison forestière des Hauts de Bruyères, à Ingrannes.
Robert Braconne descendit de la voiture et s’avança vers le garde forestier qui paniqué fit des signes indiquant la position des Allemands embusqués plus loin. Aussitôt, Robert Braconne fit signe aux deux voitures de dégager de la route. La première réussit à se mettre rapidement hors de portée, mais pas la seconde. Une rafale de mitrailleuse lourde éclata et les projectiles atteignirent en pleine face les deux passagers avant de la traction. Roger Barnault et Marius Braconne furent tués sur le coup.
Les soldats allemands vinrent ensuite fouiller les corps des deux hommes, puis repartirent en les laissant sur place, sans tenter de poursuivre le reste du groupe qui avait pu s’échapper.
Roger Barnault obtint la mention « Mort pour la France » selon Mémoire des Hommes, Mémorial Genweb n’ayant pas d’information et fut homologué soldat des Forces françaises combattantes (FFC), réseau Étienne-Leblanc-Buckmaster, et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il est enterré dans la tombe familiale au cimetière communal de Beaune-la-Rolande.
Son nom figure sur la stèle commémorative Roger Maurice Henri BARNAULT et Marius BRACONNE, à Ingrannes, la plaque commémorative des FFI du Loiret, dans le Musée départemental de la Résistance, à Lorris (Loiret) et sur le monument aux morts et une plaque commémorative dans l’église, à Beaune-la-Rolande.
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 14192 (nc) et SHD, Vincennes, GR 16 P 33664 (nc).— Arch. Dép. Loiret, recensement Beaune-la-Rolande, 1936, p. 10.— Journal "La République du Centre" des 13 août 2013 et 17 août 2019 Destinée tragique de deux jeunes résistants de Beaune, le 14 août 1944 et Tués par les Allemands le 14 août 1944, discours de Jean Richard, président des Amis de l’Histoire de Beaune.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— Geneanet.— État civil, acte de naissance n°12 (1892) de Juliette Grégoire avec mention du mariage.