BRACONNE Marius

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 6 octobre 1922 à Echilleuses (Loiret), mort en action le 14 août 1944 à Ingrannes (Loiret) ; résistant des FFC et des FFi.

Marius Braconne était le fils d’Émile Braconne et de Juliette Prochasson, son épouse.
En 1936, la famille Braconne habitait "La Thibaudière" à Montbarrois (Loiret).
Le père était ouvrier maçon et la mère tenait une ferme. Marius était le troisième de cinq garçons dont Robert, de deux ans son aîné.
Marius Braconne entra dans la Résistance au maquis FFI du Loiret, groupe Étienne-Leblanc de Beaune-la-Rolande, où ses services furent homologués du 6 juin au 14 août 1944.
En 1944, un groupe de résistants très actif œuvre sous les ordres de Pierre Charié : Georges Bertrand, industriel, René Saunal, directeur de la poste, Georges Fassier, garagiste, Roger. Serret, gérant du café des Sports, Georges Perret, boucher, Maurice Gouillon, charcutier, le gendarme Palot, Lucien Leterme et bien d’autres qui participent à des réceptions de parachutages, de sabotages et servent d’agents de liaison entre les secteurs.
Au début du mois d’août, de jeunes résistants volontaires furent recrutés pour soutenir le groupe. C’est ainsi que Roger Barnault, Marius Braconne,, Robert Desforges, Lucien Ducloux, René Levrier et quelques autres intégrèrent la formation FFI de Beaune-la-Rolande sous l’impulsion de Georges Fassier. Chacun était au courant de qu’il devait faire quand l’ordre de ralliement, un petit bout de papier, sans date ni signe distinctif, sur lequel on lisait : « Ce jour même, action » fut donné le 13 août. Il s’agissait de se rendre à la grange Thivet, au carrefour de la Femme-Morte, mais la mission fut annulée. Le 14 août, une expédition de sept résistants fut organisée par Georges Fassier. Il rassembla Roger Barnault, Marius et Robert Braconne, Lucien Leterme, Robert Desforges, Lucien Ducloux et René Lévrier, et les huit hommes se répartirent en deux voitures. Georges Fassier conduisait la première, une 402, tandis que Marius Braconne prenait le volant du second véhicule, une traction avant, avec à ses côtés Roger Barnault. Chacun était conscient des risques de l’expédition mais tous bien décidés à effectuer la mission.
Les deux voitures circulaient prudemment en forêt et arrivèrent sur la route qui reliait Sully-la-Chapelle à La Cour-Dieu. Le véhicule conduit par Georges Fassier toujours en tête, le carrefour de « La Femme morte » et le lieu de rendez-vous étaient proches. Cependant le groupe de tête hésitait, se demandant s’il était sur le bon chemin. Les hommes décidèrent alors de s’arrêter à la maison forestière du Haut des Bruyères pour se renseigner. La maison était située à 500 mètres environ d’une intersection, entre la route conduisant au village de La Cour-Dieu et le chemin forestier des Bois Thomas. À ce même carrefour, un groupe de soldats allemands fortement armés était en embuscade. Les résistants l’ignoraient mais pris d’un doute, ils idécidèrent de se renseigner à la maison forestière des Hauts de Bruyères, à Ingrannes.
Robert Braconne descendit de la voiture et s’avança vers le garde forestier qui paniqué fit des signes indiquant la position des Allemands embusqués plus loin. Aussitôt, Robert Braconne fit signe aux deux voitures de dégager de la route. La première réussit à se mettre rapidement hors de portée, mais pas la seconde. Une rafale de mitrailleuse lourde éclata et les projectiles atteignirent en pleine face les deux passagers avant de la traction. Marius Braconne et Roger Barnault furent tués sur le coup.
Les soldats allemands vinrent ensuite fouiller les corps des deux hommes, puis repartirent en les laissant sur place, sans tenter de poursuivre le reste du groupe qui avait pu s’échapper.
Marius Braconne obtint la mention « Mort pour la France » selon Mémoire des Hommes, Mémorial Genweb n’ayant pas d’information et fut homologué soldat des Forces françaises combattantes (FFC), réseau Étienne-Leblanc-Buckmaster, et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur la stèle commémorative Roger Maurice Henri BARNAULT et Marius BRACONNE, à Ingrannes et la plaque commémorative des FFI du Loiret, dans le Musée départemental de la Résistance, à Lorris (Loiret) et sur le monument aux morts et une plaque commémorative dans l’église, à Beaune-la-Rolande.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250754, notice BRACONNE Marius par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 31 août 2022, dernière modification le 31 août 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 32637 (nc) et SHD, Vincennes, GR 16 P 87045 (nc).— Arch. Dép. Loiret, recensement Montbarrois 1936, p. 5.— Journal "La République du Centre" des 13 août 2013 et 17 août 2019 Tués par les Allemands le 14 août 1944, discours de Jean Richard, président des Amis de l’Histoire de Beaune.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— Geneanet.

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