Saint-Remèze (Ardèche), été 1944

Par Jean-Luc Marquer

Située sur un plateau calcaire entre Bourg-Saint-Andéol (Ardèche) et Vallon, aujourd’hui Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche), important axe de circulation lors du repli des troupes allemandes fin août 1944, la commune de Saint-Remèze fut choisie par les allemands pour accueillir une station radar. Ceci impliqua une concentration de soldats allemands et incita les résistants à l’action, tant en renseignement qu’en tentative de sabotage. Cinq résistants et deux habitants y furent tués.

À partir de 1943, les aviateurs alliés avaient désormais la possibilité d’effectuer des bombardements en arrivant par le Sud.
Le commandement allemand décida d’installer de part et d’autre de la vallée du Rhône une série de stations radar dans l’objectif de détecter l’arrivée des bombardiers.
L’une de ces stations fut construite sur le territoire de la commune de Saint-Remèze, sur le plateau d’Aurèle.
Les travaux durèrent plusieurs mois et on ne sait pas si la station fut réellement mise en service. Ils impliquèrent la présence permanente d’une garnison de 100 à 200 soldats.
La résistance s’intéressait bien évidemment à cet ouvrage.
Le 6 juillet 1944, une attaque fut programmée pour la soirée. Raymond Debos, chargé du renseignement fut abattu par une patrouille près de Patroux, commune de Saint-Remèze. Réussissant à remonter dans son véhicule, il vint mourir près d’une ferme de Mayres (Ardèche). L’attaque prévue fut annulée.
Le décès fut établi à Lagorce par jugement du tribunal civil de Largentière (Ardèche).
Le 16 août 1944, environ 300 résistants attaquèrent, sans succès notable, la station radar très bien défendue.
L’aviation allemande mitrailla les maquisards en train de rembarquer, faisant un blessé grave et quatre blessés légers et détruisant un camion. Les avions revinrent par la suite mitrailler le village.
Le 20 août 1944, les Allemands détruisirent la station en la dynamitant et quittèrent les lieux. Au même moment, les troupes ennemies commencèrent à se replier depuis le Sud et le Sud-Ouest
Certaines arrivèrent à Saint-Remèze l’après-midi du 22 août 1944, le village étant sur une des voies de repli disponibles depuis Vallon, aujourd’hui Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche).
Le même jour, un véhicule de la 101e compagnie de l’AS, venu de Bourg-Saint-Andéol, fut intercepté à la sortie du village. Les quatre occupants, Théodore FRANZ, Émile MARTIN, Gaston Tabardel et Roger Wetzstein furent sommairement exécutés.
Durant les jours qui suivirent, des milliers de soldats allemands traversèrent le village, se livrant à de nombreuses exactions et pillages.
Deux habitants furent massacrés durant cette période : Antoinette Sabaton, épouse de Julien Bouygue et son fils Marcel Bouygue, abattus le 25 août 1944.


Victimes :
 
Antoinette BOUYGUE, née Sabaton
Marcel BOUYGUE
Raymond DEBOS
Théodore FRANZ
Émile MARTIN
Gaston TABARDEL
Roger WETZSTEIN

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article250930, notice Saint-Remèze (Ardèche), été 1944 par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 12 septembre 2022, dernière modification le 12 septembre 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Mémoire d’Ardèche et temps présent, n°154, 15 mai 2022, article de Michel Raimbault. — La feuille de vigne, n°7, 2015. — La feuille de vigne, n°21, 2022. — Mémorial GenWeb. — Mémoire des hommes.

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