Par Benoît Prieur, Jean-Luc Marquer
Né le 20 juillet 1922 à Wolanka (Pologne, aujourd’hui en Ukraine, raïon de Sambir), disparu, officiellement exécuté sommairement par la Gestapo le 8 janvier 1944 à Lyon (Rhône, Métropole de Lyon) ; résistant FTP-MOI, homologué Forces françaises de l’intérieur (FFI) et interné résistant (DIR).
Juive, la famille de Joseph Halaunbrenner immigra en France l’année de sa naissance.
Son père travailla d’abord comme ouvrier boulanger avant d’ouvrir une boulangerie à Montreuil (Seine, Seine-Saint-Denis). Son père Markus décéda en 1936 et Joseph se mit alors à travailler au fournil pour aider sa mère.
Le 14 mai 1941, il fut convoqué au commissariat de police pour un examen de sa situation et immédiatement interné au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret).
Il s’en évada en février 1942 et parvint à rejoindre Aix-en-Provence où il retrouva son camarade d’école et ami Maurice Gurfinkiel.
C’était le cousin de Jacob Halaunbrenner dont il hébergea la famille courant 1943, à Villeurbanne (Rhône, Métropole de Lyon) où il habitait.
Début 1943, Joseph Halaunbrenner et Maurice Gurfinkiel partirent pour la région lyonnaise et entrèrent dans la clandestinité.
En juillet ou août 1943, ils entrèrent au Bataillon FTP-MOI Carmagnole. Joseph Halaubrenner reçut le matricule 94037. Ses services sont homologués du 1er août au 20 septembre 1943.
Il fut arrêté courant octobre par la Gestapo, en même temps que Maurice Gurfinkiel.
Emprisonnés à la prison de Montluc, les deux hommes étaient interrogés et torturés à l’école de santé militaire, Avenue Berthelot, siège lyonnais de la Gestapo.
Le 21 octobre 1943, lors d’un transfert de retour vers la prison, l’attaque d’un groupe franc des MUR destiné à libérer Raymond Aubrac leur permit de recouvrer la liberté.
Le 24 octobre 1943, après une opération de police de la Gestapo à Villeurbanne où ils étaient cachés par des combattants FTP-MOI, les deux hommes furent séparés.
Joseph Halaunbrenner, blessé, fut capturé par les Allemands.
Selon Bruno Permezel, il fut blessé lors d’un combat le 29 octobre 1943 à Lyon (Rhône, Métropole de Lyon), arrêté puis considéré comme disparu. Selon le Service historique de la Défense, il fut exécuté le 8 janvier 1944 à Lyon.
Il existe un dossier au nom de Georges Buisson dans le fichier des prisonniers de Montluc. Certaines indications semblent correspondre, notamment la mention d’une blessure à coups de mitraillette en octobre 1943. Il aurait été arrêté le 21 octobre 1943 pour sabotage de voies ferrées et exécuté le 9 juin 1944.
Selon le dossier d’homologation du bataillon Carmagnole comme unité combattante, il aurait été tué le 2 mars 1944 à la Croix-Rousse par des GMR.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (DIR).
Il existe une plaque commémorative rue Pierre-Loti à Villeurbanne, apposée à son domicile.
Son nom, orthographié Halaubaumer, figure sur le monument commémoratif au Bataillon FTP-MOI Carmagnole-Liberté, place Sublet à Vénissieux (Métropole de Lyon).
Le mémorial de la Shoah à Paris et Yad Vashem à Jérusalem (Israël) le recensent parmi les victimes de la Shoah sous le nom Halaubaumer.
Par Benoît Prieur, Jean-Luc Marquer
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 623311 (nc) et AC 21 P 50493 (nc). — SHD, Vincennes GR 16 P 283684 (nc) ; GR 19 P 69/39, p.53 et 74. — Arch. Dép. Rhône et Métropole, 3335W22, 3335W14. — Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements, BGA Permezel, 2003, p. 330. — 39/45 Magazine, n°231, février 2006, p.15. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Sites du Mémorial de la Shoah et de Yad Vashem, consultés le 12 septembre 2022.