AMY Lucien-Aimé

Par notice complétée par Gauthier Langlois

Né le 2 mai 1810 à Thors (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 30 septembre 1883 à Niort (Deux-Sèvres) ; avocat et journaliste socialiste à Niort.

Il était fils de Pierre Amy, propriétaire, et de Marie Bastard son épouse.

Célibataire sans fortune, Amy fut, de 1849 à 1851, gérant de L’Œil du Peuple, dont il fit une tribune pour les idées socialistes dans les Deux-Sèvres. Lors des élections à l’Assemblée législative (mai 1849), ce journal publia la profession de foi des candidats « travailleurs démocrates socialistes » dont celle de l’ouvrier Pierre Blanchon. Puis il devint l’organe de la Montagne dans le département. Il publia des articles de Victor Considerant, Joigneaux, Pascal Duprat*, Esquiros, Charles Ginestet, il recommandait la lecture d’œuvres socialistes : les chansons de Pierre Dupont, la Revue sociale ou solution pacifique du problème du prolétariat, de Jules Leroux, la Philosophie du Socialisme du docteur Ange Guépin, La Voix du Proscrit, de Ledru-Rollin, etc.

L’Œil du Peuple entendait également travailler à l’union des différentes tendances du socialisme et de celles-ci avec toutes les nuances de l’opinion démocratique. En même temps, Amy se préoccupait de la satisfaction des revendications immédiates des classes laborieuses : il préconisait, par exemple, la création à Niort d’une boucherie à bon marché et la construction d’une cité ouvrière.

En 1850 et 1851, le journal et son gérant collectionnèrent les inculpations et condamnations pour délits de presse et, en plus, Amy fut compris dans les poursuites dirigées contre les affiliés de la « Solidarité républicaine ». Au moment du coup d’État, il essaya d’entraîner les Niortais dans la voie de la résistance. Il fut alors arrêté et, le 9 février 1852, condamné à la transportation en Algérie par la Commission mixte des Deux-Sèvres. Il put, finalement, obtenir, le 3 avril, un passeport pour l’Angleterre. Son nom figure sur une liste de proscrits résidant à Jersey.

La Troisième République le nomma, le 20 novembre 1870, juge de paix du canton de la Mothe-Sainte-Héray (Deux-Sèvres). Il semble avoir occupé cette fonction jusqu’en novembre 1874.

Entre 1872 et 1874, il introduisit, sans succès, un recours devant différentes juridictions contre le marquis de Sainte-Croix, ancien préfet des Deux-Sèvres, pour les dommages subis du fait de son expulsion de France en 1852. Il était mort avant la loi réparatrice de 1880. À son décès il était inspecteur de l’Assistance publique et vivait 2 place Saint-Jean à Niort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25106, notice AMY Lucien-Aimé par notice complétée par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 25 octobre 2020.

Par notice complétée par Gauthier Langlois

SOURCES : Archives départementales de Charente-Maritime, Acte de naissance. — Archives départementales des Deux-Sèvres, 4 M 6/17, Acte de décès. — Collection de L’Œil du Peuple (1849-1851) particulièrement les numéros des 6 mai 1849, 4 octobre 1849, 6 janvier 1850, 6 février 1851, 2 mars 1851. — Bulletin des arrêts de la Cour de cassation rendus en matière criminelle France, 1851, p. 68. — Le Rappel, 6 novembre 1874, 10 novembre 1874. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Amy - Lucien Aimé », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Lucien AMY », Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe-XXe siècles, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS).

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