CARMIGNAC Lucien, Joseph

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 4 octobre 1896 à Chevry-sous-le-Bignon (Loiret), mort en action le 8 juillet 1943 à Chuelles (Loiret) ; résistant du SOE et des FFC.

Lucien Carmignac était le fils de Louis Joseph Victor, cultivateur aux Serruriers et de Louise Léonie Reine, sans profession. Il se maria le 9 novembre 1918 à La Selle-sur-le-Bied (Loiret) avec Marguerite Eugénie Seguin. Il était domicilié à Chuelles (Loiret) sur la place en face de l’église. Marguerite Carmignac y tenait une petite épicerie, et lors du recensement de 1936, Lucien Carmignac déclara être épicier.
Il entra dans la Résistance et constitua une cellule de Résistance qu’il animait avec patriotisme. Il devint chef du réseau Prosper-Physician du Gâtinais, rattaché au réseau Buckmaster. La section de Chuelles fonda les filiales à Chateaurenard, aujourd’hui Château-Renard (Loiret), la Selle-sur-le-Bied (Loiret).
Le réseau était commandé en France par Francis Suttill, dont le nom de guerre était Prosper et le code opérationnel, Physician qui signifie médecin en anglais. Il était affilié au réseau Buckmaster, nom du chef de la section F à Londres, Maurice James Buckmaster.
À la suite d’une dénonciation, la Gestapo se présenta à son domicile à deux heures du matin. dans la nuit du 8 juillet 1943. Lucien Carmignac saisit son revolver et avec l’aide de ses fils il résista aux policiers venus l’arrêter et en tua deux avant d’être criblé de balles. Son plus jeune fils, Norbert fut tué avec lui. Son autre fils, Roger, Agnan, Joseph fut grièvement blessé et et parvient à s’enfuir avant d’être transporté à l’hôpital de Montargis où il est découvert par les allemands. Il sera envoyé en déportation avec sa mère, Marguerite Carmignac. Tous deux reviendront des camps et obtiendront le titre de "Déporté et interné résistant" et l’homologation aux FFC. Un troisième de ses fils, Luce sera combattant FFI et recevra la Croix de guerre ainsi que l’homologation FFC.
« La Gestapo y avait mis le paquet, rapporta le père Ozanne, curé de Chuelles au moment des faits, il est vrai qu’il fallait mettre le paquet pour venir à bout d’un homme de la trempe de M. Carmignac. Criblé de balles, il succomba sous le nombre des assaillants. »
Il est inhumé au cimetière communal, à Griselles (Loiret), aux côtés de son fils Norbert, tué avec lui.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) et fut homologué sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC) à titre posthume avec prise de rang au 1er juillet 1943, par arrêté du 8 mai 1947 paru au JORF du 15 mai 1947 (p. 4503).
Il reçut la Médaille de la Résistance par décret du 16 septembre 1953 publié au JO le 22 septembre 1953.
Son nom figure sur le monument aux morts et la plaque commémorative dans l’église Saint-Étienne, à Chuelles (Loiret).
Une plaque commémorative est apposée sur la maison familiale pour rappeler leur souvenir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251287, notice CARMIGNAC Lucien, Joseph par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 septembre 2022, dernière modification le 27 septembre 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 38539 (nc) et SHD, Vincennes, GR 16 P 107318 (nc).— Arch. Dép. Loiret, recensement Chulles, 1936, p. 2.— Site "La Galissonne" Chuelles (histoire).— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— JORF, Gallica.— État civil (acte de naissance n° 3).

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