CORRINGER Marguerite, née HELLERINGER

Par Annie Pennetier

Née le 15 juin 1902 à Paris (XXe arr.), morte le 13 juin 1995 à Villejuif (Val-de-Marne) ; militante communiste de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) puis d’Alfortville (Seine, Val-de-Marne) ; résistante déportée, épouse de fusillé.

Fille de Jean Michel Helleringer (né en 1878 en Lorraine) tôlier rue Godefroy Cavaignac à Paris et de Élisa Pinck (née en 1879), Marguerite Helleringer naquit au domicile de ses parents 9 rue des Haies XXe arrondissement de Paris dans le quartier de Charonne. Très jeune, elle épousa en premières noces Jean Nicolas Pinck le 6 décembre 1919 à Paris (XXe arr.) puis se remaria le 26 mai 1928 avec Jean Corringer graveur sur métal.
Elle effectua divers petits métiers : femme de chambre, gérante de kiosque de journaux, vendeuse de billets de la Loterie nationale.

Jean Corringer militant du Parti communiste depuis 1934 fut élu conseiller municipal communiste de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) en 1935.
Pendant l’Occupation, elle se fit embaucher comme femme de ménage dans des bureaux des Champs-Élysées où elle volait de l’encre pour les ronéos qui imprimaient les tracts communistes clandestins jetés notamment dans les rames du métro tôt le matin.
Le couple avait mis à disposition des cadres du parti communiste clandestin leur appartement parisien situé 54 rue Haxo, de son côté, Raymond Ballet, employé du métro, leur prêtait sa chambre au 57 rue de la Jarry à Vincennes (Seine, Val-de-Marne).
Le 28 février 1942, au métro Reuilly-Diderot, l’agent de liaison Marguerite Lamy fut arrêtée avec Arthur Dallidet, responsable national aux cadres du Parti communiste clandestin, par les inspecteurs de la BS1 (brigade spéciale de la police française), porteuse de sa carte d’identité, indiquant son domicile légal 57 rue de Flandre. Les inspecteurs trouvèrent également une enveloppe contenant de l’argent et l’adresse de Jean-Louis Corringer, « boîte aux lettres » pour Jean Jérôme, destinataire des fonds.
Marguerite Corringer fut arrêtée à son domicile en même temps que son mari et Georges Bétemps, militant de Vigneux, le 6 mars 1942 par la police française, accusé d’avoir mis son appartement parisien à la disposition du Parti communiste clandestin. Après quatre jours d’interrogatoire au dépôt des Renseignements généraux de l’île de la Cité, elle fut transférée au quartier allemand de la maison d’arrêt de la Santé puis internée au fort de Romainville. Elle fut déportée du camp de Royalieu-Compiègne (Oise) par le convoi des « 31000 », le 24 janvier 1943 vers Auschwitz-Birkenau (Pologne) ; matricule 31657. Transférée le 4 juillet 1944 à Ravensbrück puis à Mauthausen le 7 mars 1945 (Allemagne), elle fut libérée par la Croix rouge internationale le 22 avril 1945 et rapatriée à Saint-Gall (Suisse) puis à Paris le 30 avril.

Jean Corringer, incarcéré au Cherche-Midi puis à Romainville, avait été désigné comme otage en représailles à l’attentat du cinéma Rex à Paris et fusillé le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien avec 46 résistants.

Après la guerre, Marguerite Corringer connut de graves problèmes de santé. Elle travaillait comme conditionneuse en pharmacie.

Elle fut candidate aux élections municipales de 1951 à Alfortville (Seine, Val-de-Marne), sur la liste conduite par le général Joinville, militant communiste.
Elle mourut à Villejuif le 13 juin 1995.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251296, notice CORRINGER Marguerite, née HELLERINGER par Annie Pennetier, version mise en ligne le 1er octobre 2022, dernière modification le 27 septembre 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 2002. – Site Mémoire vive. — Site Internet draveil-resistance. – État civil. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 143621 (nc).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable