Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 14 mars 1921 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), mort en action le 19 août 1944 à Paris (XIVe arr.) ; gardien de la paix ; résistant du Front National de la Police et du MLN.
Fernand Poulain était Pupille de l’Assistance et le nom de ses parents n’est pas connu. Il était célibataire et domicilié 33 rue Pascal, à Paris (XIIIe arr.). Il entra dans la police comme gardien de la paix et fut affecté à Gentilly puis à Ivry.
Il entra dans la Résistance au FNP (Front national de la police) puis il fut retenu pour rejoindre l’unité de Charles Gonard, alias Morlot qui était à la tête d’un groupe franc du MLN. Il prit comme nom de guerre "Dédé" au Front Uni des résistants de la Police et fut membre du COMAC (Comité d’actions Militaires). Il fit ainsi partie de l’équipe qui exécuta Philippe Henriot le 28 juin 1944. Recherché, il quitta son service le 8 août 1944 et participa aux actions de la Préfecture de police. Le 18 août 1944, avec d’autres policiers de la Préfecture de police, il emprunta une voiture de service à Lucien Rottée, directeur des Renseignements Généraux. Ils se rendirent à Andilly, en Seine-et-Oise pour mettre en sécurité trois parachutistes canadiens. Dans la journée, ils exécutèrent l’ancien maire de Bicêtre, Gérard, dénoncé par Alger pour avoir livré de nombreux patriotes et dans la foulée, ils exécutèrent boulevard Arago, la femme d’un milicien, accusée de nombreuses dénonciations.
Le 19 août 1944, en pleine insurrection, il tirait avec une mitraillette par dessus la Seine sur les Allemands, depuis la rue de Fouarre. Il rampa à travers la voie tirant balle par balle à cause du manque de munitions. Il fut alors mortellement blessé dans la poitrine par une rafale de mitrailleuse provenant d’un char, en se redressant pour essayer de se replier.
Conduit à l’hôpital Cochin, 47 rue du faubourg-Saint-Jacques, à Paris (XIVe arr.), il décéda le 20 août 1944 à 2h45.
Il était aussi sans doute le titulaire du plus grand nombre d’exécutions discrètes de militaires allemands selon "les policiers français dans la Résistance" édité par la fédération nationale des Policiers Anciens Combattants et Résistants.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et un dossier au SHD porte le nom de Fernand Poulain homologué FFC mais ne comporte aucun autre renseignement. Il conviendrait de le consulter pour confirmer qu’il s’agit bien du sien.
Il est inhumé au cimetière communal, à Arcueil (Val-de-Marne).
Il fut cité à l’ordre de la Nation par le ministre de l’intérieur du GPRF le 12 décembre 1944 (JORF du 20 décembre 1944, p. 1973) et élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume par décret du 30 décembre 1944 paru au JORF du 3 janvier 1945 (p. 21).
Son nom figure sur la plaque commémorative de la Préfecture de police, à Paris (IVe arr.), sur les plaques commémoratives rue Fouarre et au musée de la police, à Paris (Ve arr.) et sur la plaque commémorative 6 rue Robert-Marchand, à Gentilly (Val-de-Marne).
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 389261 (base de données des victimes civiles, nc).— SHD, Vincennes, GR 16 P 488169 (nc).— Luc Rudolph Policiers et rebelles, éditions LBM, Paris, 2014.— Musée de la Résistance PLAQUE À LA MÉMOIRE DE FERNAND POULAIN.— Mémoire des hommes.— Mémorial Genweb.— JORF, Gallica.