CHAMBON Charles, Louis, Victor

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 5 février 1905 à Vert-Saint-Denis (Seine-et-Marne), mort à Saint-Éloi (Nièvre) le 6 mai 1988 ; cheminot CGT, contremaître à Moulins (Allier) ; résistant ; déporté.

Photo : Association départementale des déportés et internés, Résistants de la Nièvre.

Fils d’un cultivateur au Petit Jard, Charles Chambon avait épousé Juliette Laurin à Melun (Seine-et-Marne), mariage fut dissous le 25 mai 1947 à Moulins. Il se remaria à Nevers (Nièvre) le 25 novembre 1947 avec Alice Laplanche.
Il habita 3, rue Denis Papin à Moulins (Allier).
Charles Chambon appartint à l’Union locale CGT-Moulins avant 1939.

Durant l’occupation, il fit partie de deux organisations de résistance "Turma-Vengeance". Il fut le chef de groupe de sabotage pour la région sud-est. Il fut reconnu par "Résistance-Fer".
À Paris, le 15 janvier 1944, la Gestapo l’arrêta, en compagnie de deux amis de la résistance du Puy-de-Dôme. Torturé, il fut transféré, le 9 février, à la prison de Fresnes, il apprit qu’il était condamné à mort pour « sabotage d’installations et des transports par chemin de fer ; organisation de sociétés de résistance contre les troupes d’occupation ». La sentence ne fut pas appliquée, le 16 mars, il partit pour Compiègne, le 27 avril, il fit partie d’un convoi de 1 670 hommes déportés à Auschwitz. C’était l’un des trois convois de non-juifs à être dirigés sur Auschwitz. Il mit quatre jours et trois nuits pour arriver à destination. Ce convoi resta célèbre sous le nom de Convoi des Tatoués. Charles Chambon fut transféré à Buchenwald où il arriva, le 14 mai. Il reçut, onze piqûres dont il faillit mourir.
Il travailla à la carrière, puis le 18 juin, étant ingénieur-mécanicien, il fut affecté au block « 14 » d’une usine fabriquant des pièces électriques. Le 24 août, l’aviation alliée bombarda et détruisit les usines. Il fit alors le même travail, mais à Weimar.
Le 7 janvier 1945, il fut transféré au camp de Dora.
Libéré de Bergen-Benzel, il arriva à Moulins le 22 mai et termina sa carrière en gare de Nevers.
Il fut reconnu comme DIR (Déporté, interné, résistant).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251666, notice CHAMBON Charles, Louis, Victor par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 14 octobre 2022, dernière modification le 14 octobre 2022.

Par Jean-Noël Dutheil

Photo : Association départementale des déportés et internés, Résistants de la Nièvre.

SOURCES : Arch. mun. Moulins, 5H80. — Arch. IHS CGT de l’Allier, liste des victimes des nazis. — SHD, Vincennes, GR 28 P 4 185 90 (nc), 16 P 117816 (nc). — AVCC, SHD, Caen, AC 21 P 724789. — Charles Chambon : Seize mois dans les bagnes allemands, Moulins, imprimerie du Progrès,10 juin 1945. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable