REIN François

Par Jean-Marie Guillon

Né le 18 décembre 1923 à Besançon (Doubs), mort au combat le 12 juin 1944 à Taulignan (Drôme) ; résistant du Special Operations Executive (SOE) et des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

François, Albert Rein était le fils d’Isidore Rein, voyageur de commerce, et de Germaine, Clémentine Caen, son épouse.
Avant la guerre, il habitait 7 rue des Chalets à Besançon (Doubs). Il était étudiant.
Il se réfugia à Valence (Drôme).
Alors qu’il se trouvait incorporé dans un Chantier de jeunesse, il en déserta et se cacha dans le Vercors.
François Rein intégra le réseau Jockey (Roger Buckmaster) du SOE en mars 1944 (parachutages, sabotages). Il y fut homologué comme chargé de mission de 3e classe. Il rejoignit par la suite la 8e compagnie du 4e Bataillon de l’Armée secrète de la Drôme et participa à la mobilisation de la Résistance après le débarquement du 6 juin en Normandie dans le secteur de Valréas (Vaucluse). La réaction allemande se déploya le 12 juin. François Rein faisait partie d’un groupe appelé en renfort à Taulignan (Drôme). La voiture dans laquelle il se trouvait avec cinq autres résistants fut prise sous le feu d’une mitrailleuse placée à l’entrée du village et servie par des jeunes du RAD (Reichsarbeitsdienst ou Service du travail du Reich, précédant le service militaire). Elle s’écrasa contre une maison et ses occupants furent criblés de balles. Essayant alors d’emprunter la route de Grillon (Vaucluse), ils furent achevés à coup de grenades. Avec François Rein périrent Pierre Darlix qui était venu chercher les renforts, Martial Deyres, Aimé Jacquerod, Henri Paschké et René Soubeyran.
La contre-attaque allemande du 12 juin fit plusieurs dizaines de victimes dont cinquante-trois à Valréas et treize à Taulignan (plus cinq résistants faits prisonniers et exécutés les jours suivants en Isère).
François Rein obtint la mention « Mort pour la France ». Il fut homologué sous-lieutenant des Forces françaises combattantes à titre posthume au titre du réseau Roger, avec prise de rang au 1er juin 1944, par arrêté du 26 avril 1948 paru au JORF du 12 mai 1948, p. 4569) et fut décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent.
Il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume par décret du 13 avril 1949 paru au JORF du 20 avril 1949 (p. 3958).
Son nom figure sur la stèle aux « victimes de la barbarie nazie » apposée à Taulignan à l’angle de la rue du 18 Juin 1940, sur le monument aux morts, le monument de la Libération et les plaques commémoratives de la synagogue, à Besançon (Doubs), et sur le monument commémoratif départemental à Mirmande-Saulce-sur-Rhône (Drôme).
Yad Vashem (Israël) le recense parmi les victimes de la Shoah.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251702, notice REIN François par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 16 octobre 2022, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Site Mémoire des hommes SHD Caen AC 21 P 137343 et Vincennes GR 16 P 503912 ; GR 19 P 26/9, p. 47. — Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, Université Paris IV-Sorbonne, 2001. ⎯ Musée de la résistance en ligne Commémoration du 12 JUIN 1944 à Taulignan, auteurs : Claude et Michel Seyve.— Notes Jean-Marie Guillon (d’après les listes d’homologation du réseau Jockey). — Site de Yad Vashem consulté le 17/10/2022. — Geneanet. — Mémoire des hommes. — JORF, Gallica.

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