GARDANT Jean [Dictionnaire des anarchistes]

Militant libertaire à Saint-Étienne, ami de Laurent Moulin, Jean Gardant fit son service militaire à partir du 8 octobre 1909 dans l’artillerie. Il fut renvoyé dans ses foyers le 12 décembre 1911, mais le certificat de bonne conduite lui fut refusé.

En mai 1914, il était membre du groupe anarchiste stéphanois, dont Benoît Liothier était le secrétaire.

Refusant de répondre à l’appel en août 1914, il fut porté déserteur. Capturé le 27 novembre, il passa en conseil de guerre le 29 décembre et fut condamné à trois ans de prison. Deux jours plus tard, il était affecté au 53e régiment d’artillerie à Clermont-Ferrand. Il fit la guerre dans différents régiments d’artillerie et fut blessé à la jambe et à la main droite le 31 mars dans la Meuse par un éclat d’obus. Évacué, il fut cité à l’ordre du régiment le 19 avril 1916 comme « canonnier très courageux [...] toujours volontaire pour les missions les plus délicates ». Cela lui valut plus tard la croix de guerre.

Il fut de nouveau blessé le 20 septembre 1917 et évacué. Le 15 mai 1918, la cour d’appel de Lyon le réhabilita, annulant la peine de prison infligée en 1914. Le 6 juin 1918, une commission de révision l’envoya dans le service auxiliaire en raison de graves troubles digestifs.

Démobilisé le 1er avril 1919, deux commissions de réforme, en 1921 et 1922, l’estimèrent invalide à 10% et proposèrent qu’il bénéficie d’une pension, sans succès. Il vivait alors à Cuzieu, près de Saint-Galmier (Loire).