JULES Georges, Louis

Par Michel Thébault

Né le 21 juillet 1898 à Saint-Étienne-de-Chigny (Indre-et-Loire), mort sous la torture le 12 mars 1944 à Tours (Indre-et-Loire) ; voyageur de commerce ; résistant réseau Cohors-Centuries.

Georges Jules était le fils de Jules, Louis Jules cultivateur âgé de 34 ans et de Marie Eugénie Plisson. Il fut mobilisé à 18 ans, le 3 mai 1917 dans le 33e Régiment d’Artillerie et fit toute la fin de la guerre dans l’artillerie. Hospitalisé à Metz lors de l’épidémie de grippe espagnole en janvier 1919, il participa ensuite à l’occupation des pays rhénans d’octobre 1919 à mai 1920. Il fut démobilisé le 7 juin 1920. il se maria le 29 mars 1921 à Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire) avec Berthe Brialix (née le 20 février 1899 à Varennes-sur-Loire, Maine-et-Loire), fille d’un employé des chemins de fer. Georges Jules était alors cultivateur. Le couple s’installa à Langeais (Indre-et-Loire) au début des années 30, demeurant 30 rue Gambetta. Georges Jules exerça alors la profession de voyageur de commerce. Son inscription sur le mémorial du Grand Orient de France à Paris indique que, franc-maçon, il fit partie de cette obédience. Il fut rappelé à l’armée quelques jours fin septembre 1938 au moment de la crise de Munich, puis également brièvement en septembre 1939.
 
Il s’engagea dans la Résistance dès 1941 et rejoignit ensuite en avril 1943 le réseau Cohors sous l’égide du BCRA (services secrets de la France Libre) à Londres. Sous l’indicatif RK 807, il fut chargé d’organiser la collecte et la transmission des renseignements pour la région de Langeais. L’arrestation de l’un des opérateurs radio du réseau qui livra les codes permit à la SIPO-SD de repérer les adresses des membres du réseau. L’arrestation de Jean Cavaillès, le 28 août 1943, désorganisa le réseau. Georges Jules fut arrêté à Langeais le 4 mars 1944. Conduit à la prison de Tours, il y fut interrogé et mourut sous la torture le 12 mars 1944.
 
Il obtint la mention « Mort pour la France », fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes) et nommé sous-lieutenant à titre posthume avec effet au 1er février 1944 (JO du 25 novembre 1946). Il obtint le statut interné – résistant (DIR). Il reçut la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze sur décision du 10 novembre 1945, avec citation à l’ordre du Régiment. Il fut également fait Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume (JO du 15 avril 1951) et reçut la Médaille de la Résistance par décret du 3 août 1946. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Langeais (Indre-et-Loire) et sur deux plaques commémoratives dans cette ville. Il figure aussi à Paris dans le IXe arrondissement, 16, rue Cadet, sur le mur du souvenir du Grand Orient de France : "A la mémoire des Frères Maçons fusillés, déportés, morts au combat - victimes des nazis et de leurs alliés".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251728, notice JULES Georges, Louis par Michel Thébault, version mise en ligne le 19 octobre 2022, dernière modification le 19 octobre 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Caen AVCC AC 21 P 57680 et AC 21 P 577884 ; SHD Vincennes GR 16 P 314233 (nc). — Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule). — DVD AERI La Résistance en Indre-et-Loire. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb.

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