LALLEMAND René, Albert

Par Jean Belin

Né le 13 juin 1910 à Fénay (Côte-d’Or), mort le 6 août 2003 à Beaune (Côte-d’Or) ; ouvrier métallurgiste puis cheminot ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein des FTPF ; élu municipal

Fils de Albert Louis Lallemand, domestique de culture, et de Pauline Gremeret, journalière, deuxième d’une fratrie de six enfants, René Lallemand fut embauché à l’usine métallurgique Marchet de Saulon-la-Chapelle (Côte-d’Or) après la fin de sa scolarité. Après son incorporation d’octobre 1931 à octobre 1932, il travailla comme ajusteur à l’usine de fabrication de cycles Terrot à Dijon jusqu’en 1937. Ce fut dans cet établissement qu’il s’engagea à la CGTU dès 1932 et au Parti communiste au cours des grèves avec occupation en mai-juin 1936. Il fut embauché au dépôt SNCF de Perrigny-lès-Dijon (Côte-d’Or) en 1938.
Au cours des mois de juin et juillet 1941, plusieurs vagues d’arrestations déferlent chez les militants communistes de Côte-d’Or. Le 29 juillet, avec 57 autres hommes et femmes, René Lallemand était arrêté à Saulon-la-Chapelle (Côte-d’Or), près de chez lui avec son épouse par la police française et interné sur ordre du préfet à la prison de Dijon, puis à celle de Beaune (Côte-d’Or) jusqu’au 4 octobre 1941. A sa sortie de prison il fut mis en liberté surveillée.
Il investit la Résistance au sein des F.T.P.F. dans le groupe de sabotage Pierre Semard. Il participa dès le début de 1943 à plusieurs sabotages avec Maxime Pidancier, Claude Bonin (arrêté en mai 1944 et mort en déportation) et ceux du groupe des cheminots de Raymond Pageaux. Parmi eux, une partie du groupe sabota trois motrices en avril 1943 vers midi, tandis que l’autre partie qui était armée, ramassait les machines à écrire dans les bureaux SNCF, rue Rempart de la Miséricorde à Dijon. Un jour, un train d’armes et de munitions prit feu entre Dijon et Plombières-lès-Dijon, les cheminots du groupe, dont René Lallemand, allèrent chercher des armes et des chargeurs de mitraillettes qu’ils cachèrent dans un abri de la rue des Perrières, tout près de la gare SNCF. Le matériel était destiné au maquis.
Après la Libération, il reprit son emploi au dépôt de Perrigny et ses engagements syndicaux et politique. Admis à la retraite en 1965, il fut membre du bureau de la section des retraités cheminots CGT de Dijon.
Il était élu conseiller municipal de Fénay d’octobre 1947 à mars 1959. René Lallemand se maria en 1932 avec Marie-Louise Lucie Coudor, ouvrière en robes, résistante, avec laquelle il eut deux enfants. Il était domicilié dans sa commune natale lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251730, notice LALLEMAND René, Albert par Jean Belin, version mise en ligne le 1er novembre 2022, dernière modification le 1er novembre 2022.

Par Jean Belin

SOURCES : Résistance en Côte-d’Or, tome 1 et 2, Gilles Hennequin, éditions de 1981 et 1984. — AD21, fiches de déportés et internés, arrêté du préfet du 28 juillet 1941, fiches des résistants communistes, côte 40M309. — Arch. Dép. Côte-d’Or, état civil, recensement de la population, fiche de recrutement militaire. — Les cheminots dans la Résistance en Côte-d’Or pendant la Seconde Guerre mondiale, 1940-1944, Fabrice Perron, mémoire de maitrise, Dijon, 1991. — Le Bien Public, édition du 26 janvier 1992.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable