Par Guillaume Davranche
Né le 5 avril 1882 à Verberie (Oise) ; zingueur, puis chauffeur et mécanicien ; anarchiste.
Albert Bécirard était le frère d’Eugène Bécirard et d’Henri Bécirard, également anarchistes.
Appelé au service militaire, Albert Bécirard fut incorporé le 14 novembre 1903 à la 15e section de commis et ouvriers militaires d’administration (COA). Il fut libéré du service le 18 septembre 1904 avec le certificat de bonne conduite.
En juillet 1907, la section lyonnaise de l’Association internationale antimilitariste (AIA) et le groupe anarchiste L’Émancipation décidèrent une campagne d’agitation en faveur des soldats du 17e régiment d’infanterie qui avaient mis crosse en l’air à Béziers. Un manifeste intitulé « Bravo ! L’armée antimilitariste ! », cosigné de 34 personnes, fut imprimé à 10.000 exemplaires et distribué dans la rue. Il fut également placardé sur les murs de la ville. Le dimanche 28 juillet, enfin, les antimilitaristes interrompirent un concert de musique militaire, place Bellecour, aux cris de « A bas l’armée ! Vive le 17e ! »
Les arrestations ne tardèrent pas.
Le 29 novembre 1907 s’ouvrit devant la cour d’assises du Rhône le procès de 22 antimilitaristes. Il s’agissait de :
Ils entrèrent au palais de justice en entonnant des hymnes révolutionnaires. Parmi les témoins de moralité figurait Pierre Martin qui, ayant cosigné l’affiche, s’indigna de ne pas avoir été inculpé.
Maîtres Gustave Hervé, Moutet et Bonzon furent leurs avocats, et obtinrent l’acquittement général en plaidant que les formules employées sur le manifeste étaient celles de Clemenceau et Briand utilisaient couramment dix ans plus tôt.
En 1908, Albert Bécirard cofonda, avec Claude Simond, le groupe anarchiste L’Aube nouvelle à Villeurbanne, ayant son siège au café Frizon, 52, rue du 4-Août.
Le 9 juillet 1909 le tribunal correctionnel de Lyon le condamna à dix jours de prison pour outrage et rébellion à agents.
En janvier 1910, il s’installa à Puteaux (Seine), avec sa compagne Marie Varnier. Il fut inscrit au Carnet B de la Seine dès février 1910.
En août 1914, il fut mobilisé dans les COA. Il fut promu caporal le 25 septembre 1917, et sergent le 1er février 1919. Il fut démobilisé le 3 mars.
Un Bécirard fut adhérent au Parti communiste de Raymond Péricat en 1919 ; est-ce lui ?
Il fut rayé du Carnet B en 1922.
Par Guillaume Davranche
SOURCES : Arch. Nat. 19940434/177. — Les Temps nouveaux, 27 juillet 1907. — La Presse, 30 novembre et 1er décembre 1907. — L’Express du Midi, 1er décembre 1907. — Le Libertaire, 8 décembre 1907.