FONOLLOSA Joséphine [née FONOLLOSA PEÑA Josefina, épouse MOSSER]

Par Renaud Poulain-Argiolas

Née le 2 août 1946 à Barcelone (Catalogne, Espagne) ; culottière industrielle, soudeuse, femme de ménage, représentante de commerce, couturière, caissière et comptable ; syndicaliste CGT ; militante communiste de Givors (Rhône) puis de Martigues (Bouches-du-Rhône) ; conseillère municipale de Martigues (1983-1989) ; rompit avec le PCF en 1993 ; militante féministe ; militante du Mouvement de la Paix et de l’Union des femmes françaises ; membre de la Coordination nationale du logement (CNL) et de la FCPE.

Joséphine Fonollosa en 1964

Joséphine Fonollosa était la fille de Ramon Fonollosa*, né à Barcelone, qui fut maçon et briqueteur fumiste. Combattant dans les rangs du POUM pendant la guerre civile espagnole, ce fut un compagnon d’armes de George Orwell qui milita plus tard au PCF. Après la victoire de Franco, il avait un statut de liberté conditionnelle l’obligeant à aller pointer régulièrement auprès des autorités.
Sa mère, Josefa Fonollosa, née Peña (prononcer "Pénia"), native elle aussi de Barcelone, avait des ascendants de la bourgeoisie argentine déclassée. Elle travailla comme manœuvre dans une usine, déchargeant des sacs de produits chimiques, puis elle peignit au pistolet des objets manufacturés, un poste qui lui valut d’être empoisonnée sous l’effet des vapeurs toxiques. Une fois mariée en 1943, Josefa Fonollosa arrêta de travailler. Si elle ne fut pas militante, elle n’en avait pas moins une forte personnalité et éleva neuf enfants dont Joséphine était la deuxième : Carlos (Charles), né en 1944 ; Ricardo (Richard), en 1948 ; Micaela (Michèle), en 1952 ; Marguerite, en 1958 ; Raymond, en 1961 ; Rolland, en 1963 ; Élisabeth, en 1964 ; et Maria (Marie), en 1966.

Elle grandit à Barcelone et n’alla pas à l’école, qui n’était pas obligatoire sous Franco. Le peu qu’elle connut de la scolarité en Espagne se fit grâce à une de ses voisines, Paquita, qui avait le double de son âge. À quatre ans, voulant imiter Paquita, elle se sauva et la suivit chez les sœurs, qui, la voyant volontaire, la gardèrent auprès d’elles. La fillette souffrit des punitions cruelles que les religieuses imposaient à leurs élèves, contraintes de rester à genoux sur des pois chiches, un livre posé en équilibre dans chacune de leurs mains ouvertes. Cette méchanceté la fit fuir. Elle apprit finalement à lire le castillan, à écrire et à compter avec son grand-père maternel, Ricardo Peña Caicedo. Elle vivait chez lui, Pasaje Bonet, dans une chambre qu’elle partageait avec ses parents, ses frères et sa sœur. Habitaient également avec eux le frère et la sœur de sa mère Josefa : José, qui travaillait comme mécanicien, et Micaela, qui s’occupait de ses neveux et nièces.

La grand-mère maternelle, Micaela Soler Marques, connut un sort tragique. Pour avoir voulu épargner des sévices à un couple de voisins accusés de vol, elle avait fait un faux témoignage et été emprisonnée par le régime franquiste pour cette raison. Elle fut torturée pendant sa détention : immobilisée sur une chaise dans une cellule trop étroite pour se lever, de l’eau lui coulait continuellement dans la nuque. Son mari Ricardo avait simulé un ralliement au franquisme pour la faire libérer. Malheureusement elle était morte peu de temps après sa sortie de prison, à 47 ans, des séquelles de ces tortures. Devenu veuf, son époux en avait en partie perdu la tête.

Joséphine Fonollosa connut son premier travail à huit ans dans une usine de cravates. Elle devait repasser la couture centrale et faire des franges à l’extrémité (la mode à l’époque). Son frère Carlos, dix ans, était employé à ramasser les balles sur les courts de tennis. Avant d’aller à l’usine, elle aidait leur mère à exposer au soleil les têtes de poupées qu’elle avait peintes. À son retour du travail, elle l’assistait pour les rentrer, les emballer dans du papier et les disposer dans des paniers en osier. Ramon Fonollosa partit en France en février 1956 grâce à un permis de travail de quelques mois. Anti-franquiste convaincu, il était résolu à ne plus vivre sous la dictature et ne revint pas en Espagne.

À la fin de l’année 1957, Josefa Fonollosa rejoignit son mari à Givors (Rhône) avec leurs enfants. Ceux-ci étaient partis en France avec une valise pour les vacances, sans savoir qu’il s’agissait d’un aller simple. On les inscrivit à l’école à Givors. Joséphine passa directement en CM1, ce qui ne se fit pas sans difficulté. Son institutrice, Mme Pélissier, lui laissa le souvenir d’une femme d’une grande humanité qui lui donna de plus une méthode de mémorisation efficace. L’écolière travailla dur pour réussir. Tout comme en Espagne, elle avait des journées qui laissaient peu de place à l’insouciance de l’enfance. Partant à 6 heures du matin avec son frère Carlos, elle allait chez un paysan, M. Debard, qui vivait loin de leur domicile. Ils y récupéraient le lait pour leurs frères et sœurs. Le paysan leur donnait des travaux de jardinage, les rétribuant en fruits du verger ou avec une volaille, les faisant revenir aussi le week-end dans les périodes de récoltes. À 8 heures, ils déposaient le lait chez eux en se pressant pour être à l’école à 8 h 30.
En quelques années la famille vécut à Givors à de nombreuses adresses : d’abord place de l’Église, chez une tante de Josefa ; place de la Liberté, à l’étroit dans un garnis surplombant un café, au milieu du bruit et des mauvaises odeurs ; rue Joseph Faure ; et enfin au 31 rue Puits Ollier. Tous ces logements avaient en commun la précarité matérielle. Vers 1962 ils s’installèrent finalement dans un appartement plus confortable, comprenant une salle de bains et quatre chambres, dans la cité Danielle Casanova.

Joséphine Fonollosa suivit l’enseignement d’un collège technique de filles et fit un CAP de culottière industrielle, spécialisée dans les costumes pour hommes. À 15-16 ans elle fut embauchée dans un atelier de confection, place Bellecour à Lyon (2e arr.). Néanmoins les trajets en autocar qu’elle devait réaliser pour se rendre au travail la rendaient malade. Elle arrêta au bout de six mois et trouva une place de soudeuse chez Pipo, une entreprise familiale qui fabriquait des jouets, située sous le château Saint-Gérald à Givors. Une dizaine d’employées féminines y travaillaient à l’année. Sa tâche consistait à faire les empreintes des bases et des formes des jouets. Le soir elle faisait le ménage dans l’usine et chargeait les cartons correspondant aux commandes.

Entrée aux Jeunesses communistes de Givors à dix-sept ans, elle fut remarquée pour ses qualités de meneuse. Elle devint responsable du groupe, encouragée par Camille Vallin, maire communiste de la localité. Avec des camarades, elle fit un long voyage en autocar jusqu’à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour assister à un meeting de Jacques Duclos.

En mai 1968, elle monta un syndicat CGT Commerce chez Pipo. Elle se heurta à l’hostilité d’une collègue qui allait moucharder auprès du patron, M. Marengo, et tenta d’entrer de force dans l’entreprise quand les grévistes en avaient fermé l’entrée. La nouvelle de l’agression d’une jeune cégétiste, Michèle Sarrola, le 1er juin, sur un piquet de grève chez Occulta-La gaine Scandale à Lyon, renforça Joséphine Fonollosa dans sa détermination. Pour avoir la paix, elle alla voir le patron avec sa collègue anti-grève, déclarant que celle-ci n’aurait pas d’augmentation car elle était satisfaite des conditions de travail. Les grévistes réussirent à faire fermer l’usine de mi-mai à mi-juin. Elles obtinrent 1 F d’augmentation – ce qui représentait une somme importante –, le droit de faire des pauses et celui d’aller aux toilettes.

Elle resta employée chez Pipo jusqu’à 1969 ou 1970. En 1969, elle se maria avec Jean-Claude Mosser, chaudronnier chez EDF, à Givors. Ils emménagèrent à Grigny, rue Ampère, dans un logement de fonction d’une cité EDF. En 1970, enceinte et sur le point d’accoucher à l’hôpital Montgelas, elle avait besoin de l’accord de son mari pour faire une césarienne. Ce dernier n’étant pas là, elle vécut douze heures d’intenses souffrances avant qu’une infirmière dénommée Geneviève, choquée, aille insister auprès du chirurgien. Mais Joséphine Mosser avait déjà perdu son enfant.

En vue de toucher un meilleur salaire elle fut postée pour l’entreprise Campingaz à Saint-Genis-Laval. Elle faisait des pas de vis sur un tour, un poste qu’elle conserva jusqu’à la naissance de son fils Yvan en 1973. Elle exerça alors deux emplois : le matin elle était femme de ménage dans un bistrot de Grigny, Chez Blanche ; l’après-midi elle était représentante de commerce pour l’enseigne Aux Dames de France, magasin de confection pour femmes, et démarchait les particuliers chez eux. Fatiguée par ce rythme effréné, elle vivait mal de devoir laisser son fils encore bébé dans la voiture pendant qu’elle travaillait. Pour pouvoir garder son enfant auprès d’elle, elle se mit à la confection à son domicile. On lui apportait le travail coupé qu’elle assemblait, à raison de cent salopettes par semaine. Deux ans plus tard, son mari était muté à Martigues (Bouches-du-Rhône) à la centrale de Ponteau. Ils emménagèrent dans le quartier de Canto-Perdrix, aux tours EDF. À nouveau enceinte, seule et loin de sa famille, elle hésita à garder l’enfant, d’autant plus que son couple battait de l’aile. Elle eut une fille, Marjorie, en 1975.

La même année, Joséphine Mosser commença à militer dans une cellule communiste de quartier, la cellule François Billoux à Canto-Perdrix. Son père Ramon Fonollosa* en faisait partie, ainsi que Maurice Mardiguian, Liliane Sandor, Vincent Théron, Roselyne Taillandier, directrice d’école, et son mari Émile.
Lorsque sa fille entra en maternelle en 1978, elle devint caissière au supermarché Auchan, qui venait d’ouvrir à Martigues. Elle faisait parfois des heures supplémentaires, le matin tôt en gestion du stock ou la nuit en "nocturnes" et devait par conséquent laisser seuls ses enfants. Leur père était souvent absent et ne s’occupait pas vraiment d’eux. Pendant la journée, une voisine passait les voir.

En 1982, elle se sépara de son mari. Elle s’installa un temps dans l’immeuble « Le Véga », route de la colline, puis dans « Le Pollux », dans le même quartier. À Auchan elle participa avec d’autres caissières, Marilyne Letailleur et Liliane Redlinger, à la création d’un syndicat CGT. Le mari de la seconde, Yves Redlinger, était actif à la CGT de l’usine Solmer de Fos-sur-Mer ainsi qu’à la CNL. Les femmes disposaient d’une salle de réunion syndicale. Bien qu’elles ne soient pas assez nombreuses pour lancer une grève, elles réussirent cependant à faire disparaître un rituel patronal terrifiant : « la bille ». Tous les soirs, avant de quitter l’établissement, les caissières devaient tirer à tour de rôle une bille d’un sac. Celle qui avait le malheur de tirer « la » bille voyait son casier et ses effets personnels fouillés. En menaçant de dénoncer l’affaire à la presse, elles mirent un terme à cette habitude dégradante.

Le 6 mars 1983, Joséphine Mosser était élue au premier tour des élections municipales sur la liste de Paul Lombard, maire de Martigues depuis 1969. Elle fut déléguée aux affaires sociales en collaboration avec Marie-Louise Maîtrerobert, adjointe responsable du secteur.

Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes, elle était invitée au studio de Radio Maritima, radio associative de Martigues, avec Brigitte Poulain (voir Brigitte Argiolas*), militante comme elle de la CGT et du PCF. Elles s’exprimèrent sur la place des femmes dans la société dans le contexte de l’arrivée de la gauche au pouvoir.
Les deux femmes se montraient optimistes sur les perspectives d’évolution de l’égalité entre femmes et hommes, aussi bien sur les plans national que communal. C’était le second 8 mars fêté officiellement par le gouvernement depuis l’élection de François Mitterrand en 1981. À propos du maire Paul Lombard, Joséphine Mosser se disait « très fière d’être élue auprès d’un homme qui s’est toujours battu pour Martigues (…) par une gestion juste ».
Comme un journaliste l’interrogeait sur le faible pourcentage de femmes présentes au sein des conseils municipaux, elle répondait que les femmes manquaient souvent de temps, les charges familiales que la plupart d’entre elles assumaient ne leur donnant pas la possibilité de s’engager sérieusement en politique. Un des animateurs de l’émission mentionna une enquête du CNRS, relayée par le journal Antoinette, qui faisait un lien entre l’appartenance des femmes au monde du travail et leur engagement dans la vie publique. Si elles n’étaient que 8 % dans les conseils municipaux sortants en 1983, c’était deux fois plus qu’en 1971. Les partis politiques de gauche avaient fait des efforts pour augmenter leur présence puisque les chiffres évoqués étaient de 35 % de femmes sur les listes du PCF, 25 % sur celles du PS. À titre comparatif, elles composaient de 20 à 25 % des listes de l’UDF et du RPR. Il semble que Martigues était en deçà des chiffres nationaux parce que sur 43 places au conseil municipal, seulement cinq étaient occupées par des femmes : Marie-Louise Maîtrerobert (membre du PCF et de l’UFF), Sylvia De Luca (PCF), Eliane Gavino (PCF), Arlette Cordovana (PS et UFF) et Joséphine Mosser. La suite de l’entretien radiophonique abordait la difficulté d’être à la fois femme, mère, épouse et militante, une problématique que la nouvelle élue connaissait bien.

Entrée à l’UFF en 1985, elle prit part aux activités du centre Eugénie Cotton, qui organisait des ateliers de cuisine, de couture, présentait ses activités, faisait une foire-exposition au mois de novembre et des animations pour les enfants. Elle participa à l’accueil de Marie-Claude Vaillant-Couturier – probablement en 1985 car la résistante vint présenter le livre Elles, la Résistance à Port-de-Bouc cette année-là - et l’accompagna chez une ancienne camarade déportée à la plage du Jaï.
Elle s’impliqua à la FCPE de 1988 à 1995, aussi longtemps que ses enfants furent au lycée. Depuis les années 1970 elle s’investissait également dans les actions du Mouvement de la Paix. Elle y côtoya entre autres Magué Cheinet, Élisabeth Grand, Liliane Paoli et le père Louis Droz jusque dans les années 1990.

Malgré des engagements militants sur de nombreux terrains, l’enthousiasme initial de Joséphine Mosser sur les possibilités de changement dans le cadre de la municipalité s’éteignit peu à peu. En contact avec la population, elle fit part à Paul Lombard du souhait des jeunes de son quartier de disposer d’une lieu de réunion. Celui-ci s’y opposa au motif qu’ils en profiteraient pour fumer de la drogue. Lors d’une réunion du groupe communiste, elle proposa que, pour avancer vers l’égalité, on embauche aussi des hommes en plus des femmes pour faire le ménage. Le maire s’y opposa aussi. Elle avait de bonnes relations avec Armel Casta, adjoint chargé de l’enfance, dont elle appréciait la pédagogie, mais se sentait très seule dans l’assemblée. À ses yeux, les autres élus restaient silencieux pour ne pas faire de vagues, soucieux d’éviter les grosses colères auxquelles le maire les avaient habitué. Par la suite, toutes ses propositions furent refusées par Paul Lombard.
Robert Ippoliti, qui partageait le secrétariat de section avec Jean-Claude Cheinet et Renée Honde, lui proposa pourtant de s’occuper de la question des femmes au sein de la section. Elle refusa cette charge de travail supplémentaire, déjà bien occupée entre la vie de sa cellule, son syndicat, l’UFF, sa vie de famille et son travail.

Sur le plan professionnel, elle fit prendre en charge une formation en comptabilité par Auchan et retourna, à quarante ans, au lycée Jean Lurçat pour une mise à jour de ses connaissances en informatique. En 1985, elle quitta son emploi de caissière pour faire la comptabilité dans une entreprise de nettoyage de containers, située dans la zone du Tubé à Istres. Au bout d’un an, elle découvrit des malversations dans les comptes. L’entreprise fut fermée peu après. Un temps comptable à Intermarché, dans le quartier de Croix-Sainte à Martigues, l’UFF l’embaucha vers 1988 pour s’occuper de la facturation des crèches. Par la suite elle fut intégrée au service Petite enfance de la municipalité, puis au service Comptabilité de la ville et enfin à la comptabilité de la Régie des Eaux, boulevard Joliot-Curie. Elle était responsable de la section syndicale de la régie des Eaux, service où elle resta jusqu’à sa retraite en 2006.

De plus en plus en porte-à-faux avec la section communiste, elle décida de mener son mandat d’élue à son terme de 1989, par égard pour son père qui souffrait d’un d’un cancer et pour qui le parti était très important. Lors d’une réunion du groupe des élus communistes pour discuter des prochaines candidatures municipales, elle eut un accrochage avec Paul Lombard, déclarant qu’elle ne se représenterait pas, puisqu’en tant que femme, elle n’était « bonne qu’à faire le ménage ». Elle reprenait ainsi une formule que le maire avait employée à plusieurs reprises de façon plus crue et selon laquelle la place des femmes devrait être restreinte aux tâches domestiques et à l’éducation des enfants.
Joséphine Mosser quitta le PCF en 1993 pour une question de logement, sans doute la déception de trop : un appartement qu’on lui d’abord avait promis à Notre-Dame-des-Marins et dont les conditions d’accès avaient brusquement été revues à la hausse.

En 1995, elle s’investit dans la grève nationale contre le "plan Juppé", réforme néolibérale portant sur les retraites. Elle était trésorière du syndicat CGT des employés territoriaux de Martigues. Madeleine Cardone, Georges Capozi et Angèle Fernandez étaient tous et toutes membres de la direction du syndicat envers lequel le maire manifesta une hostilité non dissimulée. La grève dura douze jours et toucha tous les services. Joséphine Mosser participa avec un camarade à une négociation entre la CGT et la municipalité, la première proposant de mettre en place des équipes tournantes pour ramasser les ordures tous les deux jours pour poursuivre la grève tout en ménageant la population. Selon la militante, Paul Lombard eut des termes extrêmement durs contre la grève, tentant de faire pression pour la faire cesser. Gaby Charroux, 2e adjoint, présent à la rencontre en tant que responsable de la communauté d’agglomération, confia après coup son malaise à la représentante syndicale. À la fin du mouvement social, le maire déclara dans une réunion avec les responsables syndicaux : « Il n’y aura ni amnésie ni amnistie. » Joséphine Mosser vit un lien de causalité entre ces événements et le fait que de 1995 à sa retraite elle fut bloquée dans son avancement.

Dans les années 1990, elle fut rémunérée par le service communication de la mairie pour distribuer des journaux municipaux : le bulletin municipal et Reflets, le magazine de Martigues. Entre 2003 et 2005 elle fut active à l’Amicale des Locataires CNL de Notre-Dame des Marins. Vers 2016, le nouveau maire Gaby Charroux fit appel à elle pour redresser les comptes du Secours populaire. Une fois sa mission accomplie, elle quitta l’association en 2019.

Joséphine Mosser reprit son nom de jeune fille, Fonollosa. N’étant plus militante syndicale ni politique après sa retraite, elle resta active sur le plan associatif, participant à partir de 2013 à un jardin partagé dans son quartier. Elle renoua en outre avec les connaissances que lui avaient inculquées son père concernant les plantes médicinales et aromatiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251772, notice FONOLLOSA Joséphine [née FONOLLOSA PEÑA Josefina, épouse MOSSER] par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 24 octobre 2022, dernière modification le 26 octobre 2022.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Joséphine Fonollosa en 1964
Joséphine Fonollosa avec ses parents et ses huit frères et sœurs à Givors. Elle se tient à droite près de son père.
Les 43 membres du conseil municipal nouvellement élu en mars 1983. Joséphine Mosser est la 2e debout à partir de la gauche.
En 1987

SOURCES : Arch. mun. Martigues : Bulletin municipal d’information de Martigues, n°62, 1983/1, p. 7 [photographie]. — Fragments d’Histoire (brochure), Section du PCF de Martigues, 2021. — Interview de Joséphine Mosser et Brigitte Poulain à Radio Maritima, 8 mars 1983. — Entretiens avec l’intéressée, octobre 2022. — Propos recueillis auprès de Brigitte Argiolas.

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