JOUILLÉ Émile, Louis, Gaston

Par André Balent

Né le 31 mai 1925 à Lézignan-la-Cèbe (Hérault), mort le 17 août 1944 en action de combat à Alet, aujourd’hui Alet-les-Bains (Aude) ; résistant du maquis de Picaussel (Aude) de l’Armée secrète (AS)

Son patronyme est orthographié à tort « Jouillet » dans les livres, au demeurant excellents, de Julien Allaux et Lucien Maury (op.cit.). Fils de Gaston Jouillé (décédé en 1944) et de Marie-Laure Aubenque, Émile Jouillé naquit à Lézignan-la-Cèbe, un village viticole au nord de Pézénas, dans la plaine languedocienne parcourue par l’Hérault.

Menacé par le STO, il gagna le maquis audois de Picaussel (Voir Carbou Jean) duquel il devint officiellement un combattant le 1er mai 1944.

Le 17 août 1944, il participa à l’embuscade contre un convoi allemand organisée par le maquis de Picaussel avec l’appui du maquis (FTPF) de Salvezines (Aude) dans le défilé de Cascabel (vallée de l’Aude), au sud d’Alet, sur le territoire de cette commune. Il appartenait au groupe des artificiers commandé par Charles Bournet. Si en définitive le convoi allemand dut rebrousser chemin en renonçant au stock de vivres qu’il venait récupérer. La section des artificiers perdit quatre hommes dans l’affrontement (Jouillé, Charles Bournet, Marino Soligo, Jean Pérez). Le First lieutenant américain Paul Swank, d’un commando de l’OSS qui combattait avec les FTPF de Salvezines fut tué dans une phase ultérieure de l’affrontement.

L’acte de décès d’Émile Jouillé fut dressé le 24 octobre 1944 par Saturnin Rivera, président du Comité local de Libération d’Alet, faisant fonction de maire provisoire. Émile Jouillé fut homologué FFI et reçut la mention « Mort pour la France ». Cet acte indique qu’il était lieutenant des FFI, grade qui ne figure sur aucun autre document. Il y a un dossier à son nom, non consulté, au SHD de Caen (AVCC), cote AC 21 P 57043 et un dossier également non consulté au SHD de Vincennes, cote GR 16 P 312555. Son nom figure sur la plaque commémorative du mémorial du maquis de Picaussel à Puivert (Aude) ; sur la stèle érigée dans la commune d’Alet, à la limite de celle de Luc-sur-Aude, à la mémoire des quatre maquisards de Picaussel morts en action de combat le 17 août 1944 ; sur le monument aux morts de Lézignan-la-Cèbe (Hérault).

Voir Alet, aujourd’hui Alet-les-Bains (Aude), 17 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251839, notice JOUILLÉ Émile, Louis, Gaston par André Balent, version mise en ligne le 26 octobre 2022, dernière modification le 8 novembre 2022.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Aude, 3 E 138/34, état civil de Lézignan-la-Cèbe, registre des années 1920-1928, acte de naissance d’Émile Jouillé. — Arch. com. Alet-les-Bains, registre de l’état civil, accte de décès d’Émile Jouillé. — SHD, Vincennes, 19 P 11/11, maquis de Picaussel, liste nominative des combattants. — SHD, Caen, AVCC, AC 21P 57043, non consulté. — SHD, Vincennes, GR 16 P 312555 non consulté. — Julien Allaux, La 2e guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Éditions du Sapin d’Or, 1986, 255 p. [p.191]. — Lucien Maury (dir.), La résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, comité d’Histoire de la Résistance du département de l’Aude, 1980, 439 p. [p. 331-332]. — Lucien Maury, Picaussel, 1944-1994, Puivert, Amicale des anciens du maquis de Picaussel, 1994, 35 p. [p. 29-30, p. 32]. — Sites MemorialGenWeb et Mémoire des hommes, consultés le 26 juin 2022. — Relevé (13 août 2022) par André Balent des noms des victimes du combat du 17 août 1944 dans les gorges de Cascabel, gravés sur la stèle érigée à cet endroit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable