PÉREZ Juan [Jean]

Par André Balent

Né le 16 septembre 1924 à La Talaudière (Loire), mort le 17 août 1944 en action de combat à Alet, aujourd’hui Alet-les-Bains (Aude) ; résistant du maquis de Picaussel (Aude) de l’Armée secrète (AS)

L’état civil de La Talaudière l’enregistra avec le seul prénom (espagnol) de « Juan ». Cependant au maquis et dans des documents extraits de dossiers du Service historique de la défense (SHD), c’est le prénom français (« Jean ») qui est utilisé. Il était le fils de Bartolomé Pérez et d’Emilia Gimenez.

Nous ignorons dans quelles circonstances, il intégra le maquis de Picaussel, commune de Puivert, Aude (Voir : Carbou Jean) implanté dans une forêt pyrénéenne. Toutefois, le monument érigé à la mémoire des maquisards de Picaussel tombés au combat du 17 août 1944 aux gorges de Cascabel indique que "Jean Pérez" était "de Fabrègues", une commune de l’Hérault, à l’ouest de Montpellier, au pied du versant nord du massif de la Gardiole. Il aurait donc quitté (avec sa famille ?) la Loire pour s’établir dans l’Hérault. Son âge suggère qu’il a gagné un maquis afin d’échapper au STO.

Dans le dossier du SHD (Vincennes) retraçant a posteriori l’activité de ce maquis, Jean Pérez ne figure pas sur la liste des membres de ce maquis. Il y est mentionné comme ayant participé, le 17 août 1944, au combat des gorges de Cascabel où coule l’Aude, entre Quillan et Limoux. Les historiens de la résistance audoise, Julien Allaux et Lucien Maury (qui fut par ailleurs le chef du maquis de Picaussel) ont indiqué sa participation aux actions du maquis et sa mort lors du combat du 17 août 1944 dans les gorges de Cascabel sur le territoire de la commune d’Alet.

En effet, ce jour-là, il participa à l’embuscade contre un convoi allemand organisée par le maquis de Picaussel avec l’appui du maquis (FTPF) de Salvezines (Aude) dans le défilé de Cascabel. Pérez appartenait au groupe des artificiers commandé par Charles Bournet. Si en définitive le convoi allemand dut rebrousser chemin en renonçant au stock de vivres qu’il venait récupérer. La section des artificiers perdit quatre hommes dans l’affrontement (Émile Jouillé, Charles Bournet, Marino Soligo, Jean Pérez). Le First lieutenant américain Paul Swank, d’un commando de l’OSS qui combattait avec les FTPF de Salvezines fut tué dans une phase ultérieure de l’affrontement.

Son nom ne figure pas sur le registre de l’état civil d’Alet sur lequel n’a pas été dressé d’acte de décès. Il y a un dossier non consulté au nom de Jean Pérez au SHD (AVCC) de Caen (cote AC 21 P 128193). Il reçut la mention "Mort pour la France". Son nom figure sur la plaque du mémorial du maquis de Picaussel à Puivert (Aude) et sur la stèle érigée dans la commune d’Alet, à la limite de celle de Luc-sur-Aude, à la mémoire des quatre maquisards de Picaussel morts en action de combat le 17 août 1944. Il est absent du monument aux morts de La Talaudière (Loire). Il figure sur celui de Fabrègues (Hérault) avec son patronyme orthographié " Peres Jean".

Voir Alet, aujourd’hui Alet-les-Bains (Aude), 17 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article251841, notice PÉREZ Juan [Jean] par André Balent, version mise en ligne le 28 octobre 2022, dernière modification le 8 novembre 2022.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Loire, 4 E 400/23, état civil de la Talaudière, tables décennales 1923-1932. —SHD, Vincennes, 19 P 11/11, maquis de Picaussel (AS). — SHD, Caen, AC 21 P 128193 (n.c.). — Julien Allaux, La 2e guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Éditions du Sapin d’Or, 1986, 255 p. [p. 191-193]. — Lucien Maury (dir.), La résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, comité d’Histoire de la Résistance du département de l’Aude, 1980, 439 p. [p. 329-333]. — Lucien Maury, Picaussel, 1944-1994, Puivert, Amicale des anciens du maquis de Picaussel, 1994, 35 p. [p. 29-30, p. 32]. — Sites MemorialGenWeb et Mémoire des hommes, consultés le 26 octobre 2022. — Relevé (13 août 2022) par André Balent des noms des victimes du combat du 17 août 1944 dans les gorges de Cascabel, gravés sur la stèle érigée à cet endroit. — Courriel de Maryline Gayda, secrétaire administrative de la mairie d’Alet-les-Bains, 8 novembre 2022.

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