Par Michel Thébault
Né le 23 août 1827 à Saint-Sulpice-le-Guérétois (Creuse), tué au combat le 22 mai 1871 à Paris VIIIe arr. (Seine) ; maçon de la Creuse ; communard.
Louis Chaulet était le fils de François Chaulet journalier et de Jeanne Péroux, domiciliés à sa naissance au lieu-dit La Rouderie, commune de Saint-Sulpice-le-Guérétois, en périphérie de Guéret. Il exerça comme beaucoup d’autres jeunes hommes du Limousin, le métier de maçon, maçon de la Creuse, une migration saisonnière qui culmina au XIXe siècle et qui voyait chaque année, les migrants quitter leur village pour travailler sur les grands chantiers de Paris. Il se maria avec une jeune fille de son village, Marie Guittard, elle aussi migrante et exerçant à Paris le métier de blanchisseuse. Au printemps 1871, le couple qui semble s’être installé alors de manière permanente à Paris, résidait 16 rue Auger, dans le quartier Charonne (XXe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme ce fut sans doute le cas de Louis Chaulet, s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il participa aux combats de la Semaine sanglante et fut tué le deuxième jour, le lundi 22 mai « à une heure du soir à La Madeleine » (acte de décès). Ce jour-là, après l’entrée en masse des troupes versaillaises dans Paris, près de 200 fédérés tinrent l’église de La Madeleine et la grande barricade devant l’église jusqu’à la nuit, où, encerclés ils furent réduits à la baïonnette par les Versaillais. Louis Chaulet mort au début de l’après midi fut transporté au cimetière du Père-Lachaise à quelques centaines de mètres de son domicile. Il était âgé de 43 ans.
Un premier acte de décès établi le 23 au matin avec comme témoins son logeur rue Auger et un autre maçon Adolphe Roussel âgé de 27 ans logé au même endroit, fut ensuite annulé ; en marge est écrit « les actes inscrits ci-contre reçus par d’autres que les officiers publics compétents ont été bâtonnés en exécution de l’article 1er de la loi du 19 juillet 1871 ». L’acte fut refait dans les mêmes termes le 20 août 1871.
Son épouse Marie Guittard mourut à Paris le 3 mars 1895. Journalière, elle habitait toujours dans le XXe arrondissement au 24 rue des Haies et était âgée de 63 ans.
Par Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Paris (état civil). — Arch. Dép. Creuse (état civil). — Robert Tombs, Victimes et bourreaux de la Semaine sanglante, in 1848, n° 10, 1994.