De BRESSON Christian, Jacques

Par Éric Panthou

Né le 29 mai 1945 à Grasse (Alpes-Maritimes), mort le 19 février 2007 à Vancouver (Canada) ; professeur d’université au Canada ; militant trotskiste, secrétaire national de la Fédération des étudiants révolutionnaires (FER) en mai 1968 ; membre de l’Organisation communiste internationaliste (OCI), lambertiste.

Christian de Bresson arrêté et blessé par la police le 6 mai 1968.

Fils de Chauncey Depew De Bresson, né le 6 avril 1904 à Gap, et d’Odile, Jeanne de Waldner de Freundstein, Christian de Bresson eut un frère et une sœur.

Christian de Bresson était, avec Claude Chisserey, le principal animateur du Comité de liaison des étudiants révolutionnaires (CLER), l’organisation de jeune rattachée au groupe La Vérité, devenu ensuite l’Organisation communiste internationaliste (OCI). Il s’agissait, selon le témoignage de Charles Stobnicer, alias Charles Berg, plus d’une bande, autour de Pierre Lambert, que d’un organisation.

Christian de Bresson fut élu secrétaire national de la Fédération des étudiants révolutionnaires (FER) lors de sa fondation, quelques semaines avant mai 1968. Le 3 mai, il intervint au nom de la FER lors d’un rassemblement à la Sorbonne, à la suite d’Henri Weber (JCR), et avant Jacques Sauvageot (UNEF) et Daniel Cohn-Bendit (Mouvement du 22 mars). Il fut blessé par la police le 6 mai 1968 après que le cortège de la FER ait affronté les forces de l’ordre. Il ne fut donc pas présent lors du meeting de la FER du 10 mai ni dans le cortège rejoignant le quartier latin, lors de la nuit des barricades, ce même soir. Les 1500 participants se dirigèrent ensuite vers le boulevard Saint-Michel, non loin des barricades déjà érigées, ce qui laissait prévoir des affrontements entre les étudiants et la police ; affrontements qui éclatèrent à partir de 2 heures 15 du matin. Charles Stobnicer en livra un témoignage en 2015, indiquant que Stéphane Just, François de Massot, alias Forgue, et Xavier Mourre, alias Clément, avaient imposé au bureau politique de l’OCI la consigne de concentrer les forces jeunes de l’organisation sur la préparation de la grève générale, plutôt qu’à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Bien qu’en désaccord avec cette position, Charles Berg et Jacques Lombard, membres du comité central, ainsi que Claude Chisserey, du bureau politique, appliquèrent cette décision. C’est Claude Chisserey qui prit alors prit alors la parole pour appeler à quitter le Quartier latin, à militer pour la grève générale. Les adversaires de l’OCI ne manquèrent pas de stigmatiser ce qu’ils qualifiaient de « trahison » et qui fragilisé effectivement les militants trotskistes les semaines et mois suivants.
"L’appel public à quitter la manifestation alors qu’en masse, les étudiants affrontaient l’appareil d’État, la dénonciation par nous des manifestants a été plus qu’une erreur. Plus qu’une faute. Une catastrophe qui pour n’avoir jamais été discuté, n’a jamais été surmonté" écrivait Charles Stobnicer en 2020. Charles Berg, Claude Chisserey, Jacques Lombard et Christian de Bresson eurent ensuite la volonté de débattre de cette erreur. Pierre Lambert les réunit pour les alerter sur le fait qu’un tel débat immédiat porterait un coup mortel à l’organisation, fragilisant grandement ceux qui avaient pesé pour le retrait des barricades.

Christian de Bresson cessa de militer, sans doute quelques années plus tard. Il découvrit le Canada au milieu des années 1970 et s’installa à Montréal au milieu des années 1980. Détenteur d’une thèse soutenue en 1984 à l’École des Hautes études en sciences sociales (EHESS), il devint professeur au département des sciences administratives de l’Université du Québec, à Montréal. Il devint un spécialiste dans l’étude des changements technologiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252028, notice De BRESSON Christian, Jacques par Éric Panthou, version mise en ligne le 9 novembre 2022, dernière modification le 21 novembre 2022.

Par Éric Panthou

Christian de Bresson arrêté et blessé par la police le 6 mai 1968.

Comprendre le changement technique, Presses de l’Université d’Ottawa, 1994.

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