BRUJAS Louis, François

Par Michel Thébault

Né le 1er février 1845 à Saint-Fiel (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard emprisonné.

Louis Brujas était le fils de Louis Brujas (né le 8 juillet 1814 à Saint-Sulpice-le-Guérétois, Creuse) maçon et de Léonarde Amathieu (née le 9 novembre 1818 à Saint-Fiel), domiciliés au bourg de Saint-Fiel où ils s’étaient mariés le 19 mars 1838. Louis Brujas fut très précocement orphelin, alors qu’il n’avait que quelques mois. Son père mourut à Lyon, le 18 août 1845, vraisemblablement alors qu’il y travaillait comme maçon sur les chantiers du bâtiment. Sa mère mourut le 21 janvier 1866 à Saint-Fiel et au recensement de 1966, Louis Brujas et son frère Joseph (né le 30 juillet 1842) vivaient seuls au bourg de Saint-Fiel. Tous deux étaient déclarés maçons, absents lors du recensement, maçons de la Creuse, migrants saisonniers partant travailler sur les chantiers le plus souvent parisiens.
 
Au printemps 1871, âgé de 26 ans, célibataire, Louis Brujas était domicilié à Paris pour la saison des chantiers, 13 rue des Jardins-Saint-Paul dans le quartier Saint-Gervais (IVe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme Louis Brujas, s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde Nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il devint garde dans le 212e bataillon de la Garde nationale appartenant à la IVe Légion, du IVe arrondissement de Paris. Il fut arrêté pendant la Commune et emprisonné dans l’attente d’un jugement.
Jugé par le 17e Conseil de guerre siégeant à Versailles du 2 novembre 1871 au 24 mars 1873, et sans antécédents judiciaires, il fut acquitté le 29 avril 1872 et libéré après plus de 11 mois d’emprisonnement. Son retour en Creuse fut précédé d’un avis adressé au préfet de la Creuse, au travers d’un “Bulletin indicatif d’un individu inculpé de participation à l’insurrection de Paris”, lui annonçant l’acquittement sur décision du Conseil de guerre.
Son frère Joseph qui avait sans doute put échapper à l’arrestation, se maria le 14 août 1871 à Saint-Fiel avec Marguerite Nicolas (née le 26 octobre 1844) domestique au bourg et également orpheline de ses deux parents.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252087, notice BRUJAS Louis, François par Michel Thébault, version mise en ligne le 6 novembre 2022, dernière modification le 6 novembre 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse, 4 M 106, état civil, recensements. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880) base des communards, site internet. — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Site internet Annuaire des migrants Maçons de la Creuse.

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