FABRE Marie-Paule, Éliette, Andrée

Marie-Paule Fabre était née et demeurait à Pradelles-en-Val [aujourd’hui commune déléguée de Val-de-Dagne], sur la bordure nord des Corbières. Cette commune est limitrophe de celle de Monze où elle fut massacrée.

Le 17 juin 1944, dans l’après-midi, un soldat d’une unité de Panzer (Carcassonne), Friedrich Walter, avait déserté et était parvenu dans un village proche du chef-lieu de l’Aude, Montirat. Désireux de franchir la frontière franco-espagnole, il cherchait à se procurer des vêtements civils. Il pénétra à cet effet, dans la maison de la famille Ferrié. Seule était présente la fille qui refusa d’accéder à sa demande. Furieux, il saccagea le logis et menaça Mlle Ferrié avec son arme. Il réussit cependant à s’emparer du portefeuille de M. Ferrié, avec des papiers personnels, dont la carte d’identité, et sortit de la maison. Il tira sur un motocycliste qu’il n’atteignit pas. Jean Llagonne avait averti M. Ferrié des déprédations commises dans sa maison. Walter l’abattit. Il prit en otage M. Caverivière et Marie-Paule Fabre qu’il rencontra sur son passage et poursuivit son chemin avec eux jusqu’au village voisin, Monze. Terrorisant la population de cette localité, il dévasta la maison de M. Caverivière puis continua sa route vers la montagne de l’Alaric, un des principaux sommets de la bordure nord des Corbières.

Entre temps, les autorités françaises et allemandes avaient été alertées. La Gendarmerie et la Feldgendarmerie étaient à ses trousses et finirent par le localiser. Il ne put aller très loin et il fut arrêté. Entre temps, cependant, il massacra Marie-Paule Fabre. Ayant atteint la colline le Galinié, en face du village de Monze, il tua la jeune femme qui avait essayé de s’enfuir. On ne sait ce que devint Friedrich Walter.

Lucien Maury (op. cit., 1980, p. 394) donne une version de son assassinat, expliquant que, à Montirat, Jean Llagonne aurait « protégé une femme menacée de viol » (Marie-Paule Fabre) mais retient que ce fut l’Allemand qui l’a bien tuée. La version expliquant que Marie-Paule Fabre aurait été lâchement massacrée par la « police allemande » (un « officier allemand » pour un article de La Dépêche du 27 juin 2013, op. cit.) a été entre temps retenue et diffusée par exemple sur le site MemorialGenWeb. L’article publié sur le site Musique et patrimoine de Carcassonne. Histoire de Carcassonne et des alentours s’appuie sur des sources (UNWCC — United Nations War Crimes Commission) rapport du 14 février 1946 ; SHD, Caen dossier consulté par l’auteur) qui ont permis de faire toute la lumière sur le déroulement des faits. Marie-Paule Fabre fut bien tuée par celui qui l’avait prise en otage.

Il y a un dossier (que nous n’avons pas consulté) au Service historique de la Défense, à Caen.

Le nom de Marie-Paule Fabre est gravé sur le monument aux morts de Pradelles-en Val. Un monument a été érigé à Monze sur le lieu où elle fut abattue par Friedrich Walter. Ce monument a été restauré en 2013 par l’association « Monze mon village ».